Des Villages aux Quartiers

2012 : 50ème anniversaire du rattachement

à la Ville de Metz de Borny, Magny, Vallières

Une exposition conçue par les Archives de Metz pour raconter l’histoire des quartiers de Borny, Magny et Vallières en 5 étapes :

• des origines à la Révolution
• de la Révolution à la fin de la Seconde Guerre Mondiale
• En 1962
• De1962 à 2012
• En 2012

Blason de Borny

Borny

"Mi-partie de gueules à deux chefs d’or en pal, accostées d’une croix de lorraine d’argent, et de gueules à fleur de lys d’argent d’où naît une palme de sinople — au chef d’azur à trois fleurs de lys d’or" Les armes de Borny reprennent celles des abbayes de Saint-Pierre-aux-Nonnains et de Saint-Vincent de Metz qui se partageaient le village dès le Xe s. Les trois fleurs de lys sur fond bleu rappellent la concession de Louis XIII en 1631.
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Magny

« De gueules à six tours d’argent, trois, deux, une, accostées de sept trèfles d’or, deux, trois, deux » Armes des anciens seigneurs de Magny au Moyen Âge.
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Vallières

« D’argent à la bande de gueules chargée de trois tours d’or » Armes de la famille de Faulquenel, des paraiges messins, qui a donné son nom à l’un des quatre anciens bans de Vallières.
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"Trois communes, trois personnalités, trois quartiers aux caractères marqués"

Des Villages aux Quartiers

Il y a un demi-siècle, le 1er janvier 1962, les trois communes de Borny, Magny et Vallières étaient rattachées à la ville de Metz. Toutes trois situées à l’est de celle-ci, elles expliquent la forme curieuse de son ban actuel.

Le terme « ban » ou « ban communal » est fréquemment employé pour désigner le territoire d’une commune dans les départements d’Alsace et de Moselle ainsi qu’en Wallonie.

Ce rattachement intervient après celui de Devant-les-Ponts et Plantières-Queuleu en 1908 et du Sablon en 1914. Il devait se poursuivre avec les autres communes suburbaines (Montigny-lès-Metz, Longeville-lès-Metz, Ban-Saint-Martin, etc.).

Interrompu par la Première Guerre mondiale, ce mouvement consistait à rendre à la ville de Metz sa proche banlieue, appelée le « ban des Treize *». C’est sur ce territoire que s’exerçait l’autorité des magistrats municipaux. Ses limites à l’est et au sud se situaient à la hauteur de la ferme de la Haute-Bévoye, à proximité de Borny, et au pont de Magny. Ce territoire est morcelé à la Révolution, au détriment de Metz, toujours bloquée par ses remparts. Des communes y sont créées : Magny, Borny, Plantières, Saint-Julien, Vallières, Malroy, Woippy, Lorry, Plappeville, Ban Saint-Martin et Longeville. À plusieurs reprises, Metz demandera le « recouvrement de son ancienne banlieue », en vain.

*Les Treize constituent l’assemblée la plus puissante de la République messine (1234-1552), exerçant d’importantes fonctions de police et s’occupant du trésor et des impôts de la cité.

Lors de la Seconde Annexion (1940-1944), les Allemands fusionnent les communes périphériques avec la « villecentre», dans une Grossstadt Metz, quadruplant ainsi le territoire communal (9 500 hectares). Au lendemain de la Libération en novembre 1944, le « Gross-Metz » est liquidé, chaque commune recouvrant son indépendance. Le démantèlement de cette structure est confié en 1947 à un Syndicat de communes de l’agglomération messine qui achèvera sa tâche en 1960… au moment où est envisagée la réunion de Borny, Magny et Vallières !

En effet, la ville de Metz, confrontée à une pression démographique sans précédent, cherche à agrandir son territoire pour y faire face. Certaines projections envisagent à l’époque une ville d’un million d’habitants pour l’an 2000 ! Trois communes acceptent d’être rattachées à Metz, lui permettant ainsi de passer de 1 900 à 4 200 hectares, conditionnant ainsi son développement jusqu’à nos jours. Les bans sont disparates : celui de Magny (756 hectares) correspond aux deux-tiers de celui de Borny et à deux fois et demi celui de Vallières (292 hectares). Trois communes, trois personnalités, trois quartiers aux caractères encore bien marqués.

Plan du Ban des Treize
Plan du Ban des Treize
Décret du Journal Officiel du 04/12/1961 - AMM​

Borny

« Mi-partie de gueules à deux chefs d’or en pal, accostées d’une croix de lorraine d’argent, et de gueules à fleur de lys d’argent d’où nait une palme de sinople — au chef d’azur à trois fleurs de lys d’or »

Les armes de Borny reprennent celles des abbayes de Saint-Pierreaux-
Nonnains (clef de Saint Pierre à gauche) et de Saint-Vincent de Metz (palme et fleur de lys à droite) qui se partageaient le village dès le Xe s. (ban Saint-Pierre et ban Saint-Vincent). Les trois fleurs de lys sur fond bleu rappellent la concession de Louis XIII en 1631.

 

Borny

Des origines à la Révolution

Bien que le ban de Borny soit marqué par une présence humaine dès la Préhistoire, le village n’apparaît dans les textes qu’en 960, sous la forme de Burneu. Dès 1206, on trouve Borney, d’où dérive Borny. Cette appellation a pour origine le nom d’un gaulois, Burnus, qui possédait un domaine sur ce territoire.

Situé sur le ruisseau de la Cheneau, le village est partagé au Moyen Âge en deux bans dépendants de deux abbayes bénédictines de Metz : le ban Saint-Pierre et le ban Saint-Vincent. Une maison forte, sorte de « château », servait de résidence au représentant de l’abbé de Saint-Vincent. Les chanoines de la cathédrale de Metz, auxquels les habitants versaient l’impôt, les chevaliers de Saint-Jean, l’hôpital Saint-Nicolas, l’abbaye Saint-Clément et plusieurs bourgeois messins possédaient également des biens à Borny. Au XVe siècle, Borny et les fermes environnantes comptent 32 feux (= familles). 

En 1444, sa maison forte est utilisée comme point d’appui lors du siège de Metz et le village est en partie détruit. En 1696, Borny compte 44 feux, soit près de 300 habitants.

 

Carte de Trudaine (1744), Culture.gouv.fr F/14/*8486
Plan du siège de 1444, AMM CB237 : Saulcy-Huguenin, Relation du siège de Metz 1444, p. 53

Le 20 décembre 1631, le roi Louis XIII, avant d’entrer à Metz, s’arrête au château de Borny qui appartient alors à Élisabeth Tiercelin, femme de Jérémy Le Goullon. Le roi, touché de l’hospitalité qu’il reçut, accorda aux châtelains sauvegarde et permission d’apposer ses armes sur la maison forte de Borny comme étant « franche et exempte de fournitures et logements de gens de guerre ». Grâce à ce privilège, les habitants du château n’étaient plus obligés de loger chez eux les soldats du roi, comme la loi le prévoyait.

En 1712, au cours de la guerre de Succession d’Espagne, le village est saccagé par un détachement flamand qui ravage toute la banlieue est de Metz. Le château, détruit, est reconstruit par Jean Barbé, puis racheté par Claude Antoine Lecomte d’Humbepaire qui s’attache à en faire une belle propriété. Son fils, Louis, dernier seigneur de Borny, en devient le bienfaiteur. Sa petite-nièce fonde à Borny la première école de filles en 1836.

Château de Borny - collection Bucciarelli

Borny

De la Révolution à la fin de la Seconde Guerre Mondiale

Plan d’assemblage du cadastre de Borny
Plan d’assemblage du cadastre de Borny, 1883, SIG

Devenue commune en 1790, Borny est érigée cette même année en chef-lieu de canton. De 1795 à 1802, elle est supplantée par Vallières, avant d’intégrer avec cette commune les cantons messins.

En 1810, la commune de Grigy (dont le nom apparaît en 1245, du nom propre latin Grisius) et ses 550 hectares sont réunis à Borny. Cette dernière compte déjà comme annexes une partie des Bordes et les fermes de Belle-Tanche, de la Haute-Bévoye et de la Grange-aux-Bois, toutes d’origine médiévale. Au cours du XIXe siècle, d’autres lieux-dits se développent : la Limite, les Pépinières, la ferme de Sébastopol et le fort des Bordes.

 

De 1817 à 1844, la population de Borny passe de 700 habitants à plus de 900. Village agricole, Borny compte alors au milieu du XIXe siècle 20 granges et 13 fermes, pour 136 maisons. La production est essentiellement céréalière (630 hectares), mais compte tout de même 12 hectares de vignes. Le ruisseau de la Cheneau est connu pour sa production de grenouilles. Deux écoles (filles et garçons) accueillent une cinquantaine d’élèves chacune.

Lors de la guerre franco-allemande de 1870, la première bataille sous Metz est le combat de Borny du 14 août. Le général Metman s’illustre au cours de cette sanglante journée (7 500 morts). L’ « allée des Morts » ainsi que plusieurs monuments disséminés sur la commune rappellent la dureté des combats. Annexée, la commune est militarisée par la construction du fort des Bordes (1872-1875), de plusieurs abris d’infanterie et d’une caserne de cavalerie (1903), l’actuel campus Bridoux.

Carte de la bataille de Borny
Carte de la bataille de Borny le 14 août 1870, collection particulière
Bon Pasteur
Bon Pasteur, collection Bucciarelli

Dans le même temps, la commune profite des largesses de ses bienfaiteurs, la famille du Coëtlosquet, grande famille messine. Le vicomte installe les soeurs de Saint-Vincent-de-Paul à Belletanche en 1898. En 1906, sa veuve fait don du château de Borny (acheté en 1899) aux religieuses du Bon Pasteur. Dans le parc, elles font construire un nouveau âtiment destiné à abriter une maison d’éducation pour jeunes filles (actuel centre socio-culturel).  La commune est fortement touchée lors de la libération de Metz en 1944, au cours de laquelle l’église est détruite.

Vicomte Maurice du Coëtlosquet
Vicomte Maurice du Coëtlosquet (1837-1904), Austrasie I, 1905, suppl I, p.3

Casernes de cavalerie de Borny (Bridoux), avant 1918, collection Bucciarelli

Borny

En 1962

Évolution de la population de Borny
Évolution de la population de Borny
Vue générale de Borny-village
Vue générale de Borny-village, collection Bucciarelli

Commune essentiellement rurale jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Borny voit sa population croître grâce à l’implantation de nouveaux lotissements à l’est de la commune. Elle compte alors 3 000 habitants pour 500 maisons (285 habitants pour 57 maisons en 1802) lors de son rattachement à Metz. Ainsi, les noms de rue en doublon avec Metz sont supprimés. Le fort des Bordes perd sa fonction militaire en 1954 et l’église Saint-Pierre est reconstruite en 1959.

Le ban immense (1 200 hectares) de la commune permet de répondre à la demande croissante de logements à Metz. L’arrêté ministériel du 6 janvier 1960 y prévoit l’aménagement d’une ZUP (Zone à Urbaniser en Priorité), dite des Hauts de Blémont. Cette opération d’urbanisme est la plus importante depuis la Neue Stadt (Nouvelle ville) au début du XXe siècle.

Les ZUP sont destinées à permettre la création de quartiers nouveaux en périphérie des villes, avec habitations, mais également commerces et équipements. Elles contribuent à résorber les carences en logement.

L’opération messine est d’abord menée par l’architecte Félix Madeline, puis reprise par l’architecte Jean Dubuisson. De 1964 à 1973, plus de 6 000 appartements équipés du confort moderne, dont 4 000 logements sociaux, sont construits. Ce nouveau quartier est articulé autour de vastes espaces verts et d’ensembles d’immeubles aérés, organisés en barres et en carrés. Les premiers immeubles accueillent beaucoup de rapatriés d’Afrique du Nord et relogent les habitants du Pontiffroy alors en pleine restructuration.

Dès son rattachement à Metz, la ZUP est complétée d’une ZIL (Zone Industrielle Légère). Citroën y installera une usine en 1969 et deviendra le plus gros employeur privé de la région messine. Cette zone se développe sur d’anciennes parcelles cultivées et remplace certaines activités implantées hors des villes, comme l’équarrissage.

Le terme « ban » ou « ban communal » est fréquemment employé pour désigner le territoire d’une commune dans les départements d’Alsace et de Moselle ainsi qu’en Wallonie.

À l’ouest du ban, face à Belletanche, entre le ruisseau de la Cheneau et la route de Strasbourg, est construit en 1963 le plus grand lycée de Metz : le lycée Robert-Schuman.

Église en reconstruction
Église en reconstruction, collection Muller
Église achevée, 2012
Église achevée, 2012, photo AMM

ZUP des Hauts de Blémont, années 1980, AMM 1Fi400

Borny

De 1962 à 2012, cinquante ans d'aménagement de l'espace

ZUP des Hauts de Blémont
ZUP des Hauts de Blémont, 2012, photo AMM
Chapelle du Saint-Esprit
Chapelle du Saint-Esprit, 2012, photo AMM

L’agrandissement de la ZUP — un tiers du projet initial — est abandonné en 1973, suite à une grève de la faim d’habitants pour lutter contre la densification de leur quartier. Le développement des Hauts-de-Blémont s’achève en 1974-1975 par le secteur Michelet-Bergson et la rue d’Anjou. Deux chapelles sont construites dans le quartier : la chapelle Saint-Paul en 1980 et la chapelle du Saint-Esprit en 1987. La clinique privée Claude Bernard s’installe à l’ouest de la ZUP, face aux casernes, au début des années 1970.

Après la ZUP, l’ensemble du ban de Borny est aménagé par étapes. Tout d’abord, une zone d’activités — devenu l’Actipôle — se développe autour de l’usine Citroën. Une zone commerciale voit le jour face à «Borny-village».

La Grange aux- Bois
La Grange aux- Bois, collection Bucciarelli

La Grange-aux-Bois est créée au milieu des champs à partir de 1974. Autour de l’ancien « château », un programme de 1 900 logements est élaboré sous la forme d’une Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) de 185 hectares. Le quartier est doté de nombreux équipements et services, dont l’église Notre-Dame de la Confiance, construite en 1994. Au sud de la Grange-aux-Bois est installé le site de la Foire Internationale de Metz, à la fin des années 1970.

Foire Internationale de Metz vers 1980
Foire Internationale de Metz vers 1980, AMM, 2Fi903

Suite au développement de l’Actipôle, le boulevard Solidarité est aménagé en 1971. Au sud de ce dernier, une cité des techniques — le Technopole Metz 2000, aujourd’hui Metz-Technopole — est créée en 1983. Elle regroupe à la fois des entreprises se consacrant à la recherche en matière de logiciels et de communication, un campus universitaire, un centre d’affaires, un golf ainsi que deux lacs et de nombreux espaces verts.

Au cours des années 1990, les casernes Bridoux sont transformées en campus dédié aux sciences. Les terrains de Belletanche sont aménagés, avec notamment l’implantation d’une piscine. Dans les années 2000, une nouvelle ZAC est programmée à l’emplacement de la ferme de Sébastopol, entre « Borny-village » et l’Actipôle.

Campus Bridoux
Campus Bridoux, AMM, 2Fi899-2
CESCOM
CESCOM, 2012, photo AMM

Borny

EN 2012

ZUP des Hauts de Blémont
ZUP des Hauts de Blémont, 2012, photo AMM
Plan Mettis
Plan Mettis, Metz-Métropole

Recherchée pour son confort et sa modernité à l’origine, la ZUP n’a pas permis de créer un quartier dynamique. Quarante ans après sa création, elle fait donc l’objet d’une restructuration complète dénommée « Grand Projet de Ville ». L’autre grande opération d’urbanisme du XXe siècle, le « quartier gare », connaît une fortune inverse sur l’échelle des valeurs, du rejet à l’appropriation.
En crise urbaine et sociale depuis plusieurs années, les Hauts-de-Blémont font l’objet, depuis 2001, d’un renouvellement urbain dans le cadre du Grand Projet de Ville de Metz-Borny (GPV). Ce projet ambitieux suit les plans de recomposition de l’architecte Bernard Reichen.

Les principaux éléments de ce projet visent à :
• désenclaver le quartier et remodeler les voies publiques
• intervenir sur le bâti et favoriser la mixité
• favoriser le développement économique et social du quartier
• améliorer l’environnement
• mettre le projet urbain au service d’un meilleur fonctionnement social.

 

Dans ce cadre, une zone franche a été octroyée au secteur situé entre la ZUP et l’Actipôle. La requalification du quartier est amorcée par la construction d’une halle d’athlétisme — « l’Anneau » — et l’agrandissement de la médiathèque Jean-Macé. Elle se poursuit par l’implantation de la salle des musiques actuelles : la BAM (Boîte à Musique). Enfin, la mise en place en 2013 de la première ligne de transport Mettis, va permettre de relier le nouvel hôpital de Mercy à Woippy, en desservant le quartier de Borny.

Riche d’une histoire plus que millénaire et d’un patrimoine architectural fort et vivant, Borny se transforme. C’est sur son territoire que se poursuit et se joue le développement de Metz. En effet, son réservoir foncier lui permet aujourd’hui d’accueillir le « technopôle II », entre la prison et la route de Strasbourg. Conjuguant tradition et modernité, Borny a connu en un demi-siècle des bouleversements considérables, du petit village groupé autour de son église au quartier marqué par sa jeunesse et sa diversité.

Aujourd’hui, l’ancien ban de Borny est divisé en trois entités (Borny, Grigy-Technopôle et Grange-aux-Bois) qui comptent près de 25 000 habitants, soit dix fois plus qu’il y a un demi-siècle.

 

Château de Borny-village
Château de Borny-village, 2012, photo AMM
Plan BAM, Ville de Metz
Plan BAM, Ville de Metz

Magny

« De gueules à six tours d’argent, trois, deux, une, accostées de sept trèfles d’or, deux, trois, deux »

Armes des anciens seigneurs de Magny au Moyen Âge.

Magny

Des Origines à la Révolution

Magny apparaît au XIIe siècle dans des actes juridiques, d’abord sous la forme Mannei, puis Magnei dès 1160. Cette appellation pourrait provenir soit du nom propre latin Magnus, « le Grand », soit de manius, « né le matin », ou encore du latin mansionile, désignant une ferme. Des fouilles archéologiques ont démontré une implantation humaine dès l’Antiquité par la découverte de villas gallo-romaines.

Maison de Trogneux
Maison de Trogneux, située au bout de la rue du Lavoir et détruite au milieu des années 1960, collection Godfrin
Plan du pays messin en 1404
Plan du pays messin en 1404, d’après Mardigny, « Dénombrement des villages et gagnages des environs de Metz au commencement du XVe siècle », dans Mémoires de l'Académie de Metz, Metz, 1855

Située sur la Seille à la confluence avec le ruisseau Saint-Pierre, Magny est partagée en trois bans du Moyen Âge à la Révolution : le ban Saint-Clément (appartenant à l’abbaye Saint-Clément de Metz), le ban Saint-Pierre (appartenant à l’abbaye Saint-Pierre-aux-Nonnains de Metz) et le ban de Trogneux (appartenant au « seigneur voué », c’est-à-dire un seigneur civil, choisi par les religieux de Saint-Clément).

Le village a beaucoup souffert des luttes médiévales entre la République messine et son voisin, le duché de Lorraine. Rasé en 1324, brûlé à de nombreuses reprises (1387, 1429, 1444 et 1490), il fut également occupé en 1475 par le duc René II. Au XVe siècle, Magny compte 55 feux (soit environ 350 habitants).

Le pont de Magny sur la Seille est cité dès le XIIIe siècle. Détruit par les guerres en 1324 et en 1870, il fut le dernier pont sur la rivière avant les remparts de Metz, jusqu’au démantèlement de ceux-ci au début du XXe siècle. Il possède une origine antique, étant sur le tracé de la voie romaine Trèves-Metz-Lyon, à la limite du « ban des Treize »

 

L’église est mentionnée dès 1144 par les archives de l’abbaye de Saint-Clément de Metz. Jusqu’à la fin du XVIe siècle, elle dépend de l’église Saint-Privat (aujourd’hui sur le territoire de Montigny-lès-Metz), puis devient une paroisse indépendante. Elle est transformée par Nicolle de Heu (1489-1532), qui lui ajoute un choeur gothique où il laisse son blason sur une clef de voûte. L’église est agrandie d’abord en 1765, puis en 1852. Sous l’Ancien Régime, la paroisse a pour annexes Peltre, Crépy et les fermes de la Haute et de la Basse Bévoye.

 

Église de Magny
Église de Magny, collection Maguin.

« Le feu fut si grand à Magny
Que l’air fut tout obscurci par la fumée.
Dans le pays, ils n’ont rien épargné,
Ils font tomber granges et murs
Pour nul sujet de Metz il n’y a sûreté
S’il y eut la moindre petite masure
Qui échappât, ce fut grande chance »
(La guerre de Metz en 1324)

Carte des Naudin, XVIIIe s
Carte des Naudin, XVIIIe s., Conseil régional de Lorraine

Magny

De la Révolution à la Seconde Guerre Mondiale

Évolution de la population de Magny
Évolution de la population de Magny
Plan d’assemblage du cadastre de Magny, 1883, SIG
Plan d’assemblage du cadastre de Magny, 1883, SIG
Manningen
Manningen, collection Bucciarelli

Devenue commune en 1790, Magny est intégrée au canton de Borny, puis à celui de Vallières en 1795. Elle n’a jamais possédé d’annexe.

Sa population progresse peu de la Révolution (569 habitants) au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (893). Elle ne dépasse le millier d’habitants qu’à la fin des années 1950, juste avant le rattachement. Dans le même temps, le nombre de maisons passe de 81 à plus de 200.

Village agricole, Magny compte au milieu du XIXe siècle une production essentiellement céréalière (550 hectares). Toutefois, avec ses 44 hectares de vignes, le village produit de nombreux vins jusqu’à la fin du XIXe siècle. Les vins blancs tels que l’aubin jaune, la pétracine et l’Auxerrois sont réputés et expédiés jusqu’en Champagne. D’autres variétés sont également cultivées : hemme rose, petit noir, pinot et noir de Lorraine.

 

L’histoire de Magny est indissociable de celle de la Seille. Victime de ses crues, le village est régulièrement inondé (1784, 1790, 1797, 1816, 1818, 1822, 1829, 1840, 1844, 1846, 1853, 1854). Malgré le curage de la rivière et l’abaissement de la dalle de la porte Mazelle en 1855, les inondations demeurent, comme celle de 1939. Le village est aussi à la merci de la fermeture de l’écluse des Arènes, en avant de la porte Mazelle, en cas d’attaque de la ville. Prévue par Vauban au XVIIe siècle, ce dispositif a notamment inondé Magny lors des blocus de Metz de 1814 et 1815. Inutilisé en 1870, il n’a pu empêcher l’annexion de 1870-1918, au cours de laquelle il a été démantelé.

Monument incontournable de Magny, le moulin est actif depuis le Moyen Âge. Propriété de l’abbaye Saint-Vincent jusqu’à la Révolution, il cesse son activité au lendemain de la Seconde Annexion (1940-1944), sous laquelle le village est rebaptisé Manningen. Construit au début du Second Empire (1852-1870), la ligne de chemin de fer en direction de Rémilly coupe le ban de la commune en deux et nuira à son développement futur. Seul le cimetière y sera installé à proximité en 1854.

 

Plaque rappelant la montée des eaux de 1844 à Magny
Plaque rappelant la montée des eaux de 1844 à Magny, au 1 rue de Pouilly, photo AMM
Vendanges à Magny
Vendanges à Magny, collection Bucciarelli
Pont du chemin de fer sur la Seille à Magny, début XXe s.
Pont du chemin de fer sur la Seille à Magny, début XXe s., collection Bucciarelli.

Pont du chemin de fer sur la Seille à Magny, début XXe s., collection Bucciarelli.

Magny

En 1962

Arrêté du 16 novembre 1945, Journal Officiel, AMM
Pont du chemin de fer détruit, 1944
Pont du chemin de fer détruit, 1944, collection Godfrin

Le village est durement touché par les bombardements américains en 1944 qui ont pris pour cible les ponts de chemin de fer et routier sur la Seille. Magny est reconnue « commune sinistrée » par l’arrêté du 16 novembre 1945. La reconstruction après guerre impacte le village. La « cour », un ensemble de bâtiments de ferme, est rasée, permettant le dégagement de l’église. La nouvelle place Alexandre Monpeurt est alors ouverte sur les berges de la Seille, jusqu’à l’aménagement du nouveau tracé de la RN 413, au début des années 1960. Une « routedigue» est construite afin de lutter efficacement contre les crues de la Seille.

Commune essentiellement rurale jusqu’à son rattachement, Magny possède un centre ancien avec de nombreuses maisons du XIVe au XVIIIe siècles.

 

Vue générale de Magny, après 1945
Vue générale de Magny, après 1945, collection Bucciarelli

Dans les années 1950, la commune s’urbanise. La population augmente de 25 % en moins d’une décennie et atteint 1 224 habitants en 1960. Le 25 avril de cette même année, le Conseil municipal reconnaît, en présence du maire de Metz, Raymond Mondon, que « la commune est dans l’impossibilité d’assumer, même avec l’aide de l’État et du Département, l’équipement nécessaire à la réalisation des travaux indispensables que nécessiteront les nombreuses constructions d’habitations prévues dans la commune ».

Par voie de conséquence, les pépinières sont rejetées en périphérie, les terrains de pâtures s’exilent vers le sud et les terres cultivables se réduisent. Les jardins se rétrécissent et se transforment en pelouse d’agrément. Les nouvelles constructions sont en grande partie individuelles et leur implantation semble anarchique.

Le sud du Sablon étant urbanisé au cours des années 1950, le ban de Magny, débouché naturel de la ville de Metz par la vallée de la Seille, est destiné à recevoir son trop plein de population. Toutefois, la Seille, le ruisseau Saint-Pierre et leurs terrains inondables ainsi que le chemin de fer constituent un frein à l’urbanisation du territoire.

 

Pépinières Martin
Pépinières Martin, collection Maguin
Vue générale de Magny
Vue générale de Magny, collection Godfrin.

Magny

De 1962 à 2012, cinquante ans d'aménagement de l'espace

Route de Peltre (rue au Bois) à Magny
Route de Peltre (rue au Bois) à Magny, collection Bucciarelli

Le développement de Magny s’est effectué — toujours rive droite — àbpartir des rues de l’ancien village.Les zones périphériques sont loties par aménagements successifs. Elles sont limitées au sud et à l’ouest par le ruisseau Saint-Pierre et au nord-est par la voie ferrée.
L’urbanisation du quartier s’est traduite dans un premier temps par l’agencement des constructions à partir des axes routiers existants, principalement la rue au Bois et la
route de Pouilly. Lorsque ces rues arrivent à saturation, de nouvelles voies sont créées. Si plusieurs habitats collectifs sont édifiés, la plupart des constructions sont pavillonnaires.

L’urbanisation de Magny s’accélère par le début de la construction de plusieurs lotissements juste avant le rattachement. Le lotissement « cité des Alliés » dont les rues sont dédiées aux libérateurs de 1944 est aménagé au lieu-dit « les alliés ». Un deuxième lotissement « au Bois » ou « Baticoop » est construit à proximité, autour de la rue Leussiotte.

Au nord du ban communal, le lotissement du « Plateau » voit le jour au début des années 1960. Structuré par l’ancien chemin vicinal devenu la rue Martin-Champ, il se développe jusqu’à l’ancien chemin du Cimetière (actuel rue Bérouard).

Dans le même temps se construit le lotissement « Saint-Pierre » sur d’anciennes terres cultivées, entre la rue de Pouilly et le ruisseau Saint-Pierre. L’ancien parc du « château », situé entre la rue du Patural et la rue de la Charmine, est morcelé et loti au milieu des années 1990.

 

Rue du Général Walker, lotissement « Les Alliés »
Rue du Général Walker, lotissement « Les Alliés », 2012, photo AMM
Rue au Bois à Magny
Rue au Bois à Magny, collection Godfrin

 

Le développement le plus spectaculaire s’effectue au sud du ban, dans le triangle délimité par la rue au Bois la rue de Pouilly et le ruisseau Saint-Pierre. Plusieurs programmes de lotissements voient le jour du milieu des années 1960 au milieu des années 1980 :
• le lotissement « la Plaine » à partir de 1965
• le lotissement « Les Pointes » à partir de 1968 ainsi que l’actuel collège Paul Verlaine (ouvert en 1971)
• les « hauts de Magny » jusqu’en 1987.
Progressivement, les intervalles entre le ruisseau Saint-Pierre et la voie ferrée sont bouchés par de nouvelles constructions. La rive gauche de la Seille résiste à l’urbanisation.

 

Vue sur Montigny-lès-Metz depuis Magny
Vue sur Montigny-lès-Metz depuis Magny, 2012, photo AMM
Le ruisseau Saint-Pierre, 2012
Le ruisseau Saint-Pierre, 2012, photo AMM

Passerelle du Lavoir à Magny, 2012 - photo AMM

Magny

En 2012

Calvaire de Magny, 2012
Calvaire de Magny, 2012, photo AMM
Bureau de poste de Magny, 2012
Bureau de poste de Magny, 2012, photo AMM

Village d’un millier d’habitants séparé de la ville de Metz par la voie ferrée, Magny compte près de 6 000 habitants un demi-siècle plus tard. Toutefois, son ban reste peu urbanisé : ses habitants ne représentent que 4,8 % de la population totale de Metz, quand son territoire correspond à 17,8 % de la superficie totale de la ville.

Magny a su intégrer son patrimoine. Grâce à la présence de la voie ferrée et du cours capricieux de la Seille, Magny reste isolé par rapport au quartier du Sablon. Cette position lui permet de conserver son image de « village » aux portes de Metz.

Magny a longtemps été connu pour son fameux dépôt d’ordures de 12 hectares — en fait celui de la ville de Metz —, le « schoutt » , désigné parfois par l’appellation « kip ». Le mot « schoutt » vient du francique mosellan « Schutt », qui signifie décombres, déblais, apocope de « Schuttabladeplatz », c’est-à-dire décharge. À cet endroit, un parc a été créé au milieu des années 1980, surplombant les prés de la Seille. Sur une vingtaine d’hectares, le parc du Pas du Loup offre plus de deux kilomètres de promenades. Il est riche d’une végétation spontanée, variée, fleurie (pruneliers, églantines, saules, érables, etc.) et regorge d’oiseaux sauvages de toutes espèces.

 

Un récupérateur en bas du schoutt
Un récupérateur en bas du schoutt, AMM, 2Fi668
Parc du pas du Loup, 2011
Parc du pas du Loup, 2011, collection Ville de Metz

Suite à d’infructueuses recherches pétrolières sur le versant ouest du Schoutt en 1974, la « Confrérie du Taste-Vin du Schoutt de la commune libre de la route de Magny » fut créée l’année suivante, ses « chevaliers » cherchant, avec humour, à sensibiliser la population sur la relance de la viticulture.

 

 

Les différents oiseaux recensés dans le parc
Les différents oiseaux recensés dans le parc, 2012, photo AMM

 

Désormais, Magny se réapproprie la Seille. Un nouveau pont — la passerelle du Lavoir — a été construit à hauteur de la rue du Patural, afin de compléter le réseau des liaisons piétonnes et cyclables de la ville de Metz. Cette passerelle permet de relier deux promenades de la rive gauche à la rive droite. Toute la partie est du ban, située au-delà de la voie ferrée, est peu urbanisée. Les seules habitations sont celles de populations anciennement nomades qui s’y sont sédentarisées.

 

Vallières

« D’argent à la bande de gueules chargée de trois tours d’or »

Armes de la famille de Faulquenel, des paraiges messins, qui a donné son nom à l’un des quatre anciens bans de Vallières.

Vallières

Des origines à la Révolution

Le village de Vallières est cité pour la première fois en 1053 : Wallerias
(du latin vallis et aria : lieu où il y a une vallée). La forme Valières apparaît en 1344. Cette appellation désigne le lieu d’implantation du village, à savoir la vallée du ruisseau de Vallières, cité dès 1326 (rut de Vallières)

Il prend sa source à Laquenexy, à dix kilomètres au sud-est de Metz. Sur cet affluent de la rive droite de la Moselle se trouvait un moulin (cité en 1262). Les vannes qui servaient à actionner les roues sont encore visibles au 89 rue Jean-Pierre Jean.

 

Blason de Vallières, d’après Armorial des communes du département de la Moselle
Carte de Trudaine, 1744, Culture.gouv.fr F/14/*8486 n°18

Une ancienne voie romaine menant de Metz à Mayence franchissait la Seille et empruntait la vallée du ruisseau de Vallières vers l’est. Proche de Metz, ce village a souffert de plusieurs guerres : mise à sac en 1324, incendie en 1444 et 1495, pillage de Franck de Sickingen en 1517, siège de Metz de 1552, guerre de Trente Ans, siège de 1870 et bombardements de 1944.

En 1324, les gens du roi de Bohème et du comte de Bar logent à Grimont et se répandent à Vallières et ailleurs : ils « boutterent le feu ; et partout ou ilz trouvoient ces pouvres gens de villaiges, ilz frappoient dessus, les tuant et murtrissant inhumainement commes bestes et brulloient tout n’y laissont maison entière » (Huguenin)

Alors l’assaut fut grand à Vallières,
Et à Vantoux et à Méy.
Ils y lancèrent dards et pierres.
De cela bien des gens s’effraient.
Ils fuient devant eux comme éperdus ;
Ils les font fuir par les charrières ;
Là plusieurs sont pris et plusieurs blessés.

(La Guerre de Metz, 1324)

En 1512, Schlucterer comte d’Effestein puis son cousin Frantz von Sickingen pillent Vallières :

Son Ost, étendars et bannieres / Et son camp meit à Vallières Logis, tavernes et hostelleries, / Puissante et grosse artillerie. La ville assiegea de si près, / Qu’il tira aux murs de Metz, Et tout dedans de traiets de poudre / Fort impetueulx comme fouldre
Chronique de la noble ville et citée de Metz

Au début du XVe siècle, Vallières compte 54 feux, soit environ 350 habitants. En 1696, 74 feux pour 64 maisons sont dénombrés. Le village compte alors 2 laboureurs pour 36 vignerons, démontrant l’importance du vignoble local (195 hectares de vigne).
Jusqu’à la Révolution, le village est composé de trois bans-fiefs, chacun administré par un maire :
• le ban Saint-Paul (appartenant aux chanoines de la cathédrale de Metz)
• le ban Saint-Vincent, correspondant au deux-tiers du domaine (appartenant à l’abbaye Saint-Vincent de Metz)
• le ban Faulquenel (possédé successivement par diverses familles, dont la dernière fut celle de Louis Claude de Lescure jusqu’à la Révolution). Une partie de son territoire dépendait du « ban des Treize ».

Vendanges à Vallières
Vendanges à Vallières, collection Barbé
Vue de Vallières avant 1918
Vue de Vallières avant 1918, collection Bucciarelli

Vallières - Collection Bucciarelli

Vallières

De la Révolution à la Seconde Guerre Mondiale

Évolution de la population à Vallières
Évolution de la population à Vallières
Plan d’assemblage du cadastre de Vallières, 1883, SIG
Plan d’assemblage du cadastre de Vallières, 1883, SIG

Devenue commune en 1790, la paroisse de Vallières a pour patronne sainte Lucie, dont l’église remonte au XIe siècle. Elle est transformée et agrandie en 1760, puis restaurée en 1898. En 1790, Vallières est intégrée au canton de Borny. Elle est ensuite érigée en chef-lieu de canton en 1795 puis rattachée aux cantons messins. La commune possédait plusieurs lieux-dits habités :
• les Bordes (qui désigne une ancienne léproserie remontant au XIIIe siècle), à cheval sur le ban de Borny et de Vallières. S’y installent au XIXe siècle les petites soeurs des pauvres et l’orphelinat Saint-Jean
• la Wade (dont le nom vient du patois messin signifiant « gué » sur le ruisseau de Vallières)
• les maisons isolées de Baille-en-Haut, de la Corchade (le « corcheu », désignant un lieu d’équarrissage) et de Lorient
• les auberges des Trois Rois, des Fours à Chaux et de l’Écrevisse (dont le nom provient des célèbres écrevisses du ruisseau).

L’administration départementale désigne encore en 1860 la commune de Vallières sous l’appellation officielle : « Vallières, les Bordes, la Wade et l’Écrevisse ».

 

De la Révolution au rattachement, la population augmente sensiblement, passant de 477 habitants et 81 maisons en 1802 à 1 129 habitants et 211 maisons en 1958. En 1844, les écoles du village accueillent respectivement 49 garçons et 55 filles.

Village rural au petit territoire communal, Vallières compte 91 hectares de vigne pour 273 hectares cultivés. Le ruisseau fournit de l’activité à un moulin et à plusieurs fours à chaux utilisés pour les constructions messines, notamment par le maréchal de Belle-Isle au XVIIIe siècle. Présentes depuis au moins le XIVe siècle, les vignes, qui disparaissent de 1887 à 1890, étaient principalement situées sur le coteau dominant les villages de Vallières et de Vantoux. La production a perduré jusqu’à nos jours mais dans des proportions infimes. Malgré son importance, le vignoble de Vallières n’a jamais possédé d’appellation propre.

Orphelinat Saint-Jean avant 1918
Orphelinat Saint-Jean avant 1918, collection Bucciarelli
Petites Soeurs des Pauvres
Petites Soeurs des Pauvres, collection Bucciarelli

Vallières

En 1962

Vue générale de Vallières, collection Bucciarelli
Inauguration de la gare de Vantoux-Vallières
Inauguration de la gare de Vantoux-Vallières, collection Bucciarelli
Viaduc du chemin de fer, collection Bucciarelli
Viaduc du chemin de fer, collection Bucciarelli

Ville-rue typique, Vallières n’est marquée par l’urbanisation qu’à partir de la date de son rattachement à Metz. Le village est desservi de 1908 à 1944 par la ligne de chemin de fer reliant Metz à Anzeling par Vigy. En 1944, les combats de la Libération endommagent tunnels et viaducs. La gare construite pournles voyageurs et les marchandises reste cependant active de 1946 à 1967, permettant de relier Metz à Vallières par le rail. L’emprise de la voie ferrée sera réutilisée par la RN 233, l’actuelle pénétrante est, principale voie d’accès à Metz depuis l’est. Depuis, la gare de Vantoux-Vallières, située sur le ban de Vallières, a perdu toute utilité.
À cette époque, Vallières perd plus que sa simple vocation ferroviaire. En effet, de la
route de guerre qui montait à flanc du plateau de Vallières à la fin du XIXe siècle, il ne reste plus que l’actuelle rue Henri Dunant. Cette voie qui menait du ruisseau de Vallières au fort Saint-Julien (construit en 1868-1870) et à plusieurs abris militaires (infanterie, artillerie et munitions) est coupée dans les années 1970. La commune perd donc également son intérêt stratégique et militaire. Les servitudes militaires sont supprimées autour des fortifications de Metz en 1954.

 

Servitudes militaires
Des servitudes défensives sont créées dès le XVIIIe siècle afin de garder un espace dégagé autour des fortifications pour l’observation, le tir et éviter la prise de position des assaillants. Trois zones concentriques (jusqu’à 974 mètres), à partir desnfortifications, se répartissent des contraintes décroissantes : zone I : interdiction de toute construction ; zone II : seules les constructions légères en bois et en terre sont tolérées à condition de les démolir sans indemnités hors de l’état de guerre ; zone III : seuls des immeubles à colombage sont autorisés. Ce système est repris et étendu jusqu’à 2 250 mètres par les Allemands.

Gare de Vantoux-Vallières
Gare de Vantoux-Vallières, 2012, photo AMM
Vallières vers 1950
Vallières vers 1950, collection Pestka
Jean-Pierre Jean
Jean-Pierre Jean, collection particulière

Jean-Pierre Jean
Né à Vallières le 10 mai 1872, Jean-Pierre Jean est mort à Pantin le 16 février 1942 et inhumé à Vallières. Fils du président des anciens Combattants de son village, cet ouvrier lithographe anime le Souvenir français, chargé d’entretenir la mémoire des combats et des soldats français de la guerre de 1870. En 1908, il est à l’origine de l’érection du monument de Noisseville. Président-fondateur du Souvenir alsacien-lorrain (1912), il s’engage dans l’armée française en 1914. Au retour de la France, il est élu député (1919-1924), mais ses positions hostiles au statut local des provinces recouvrées lui coûtent son siège. Il abandonne la politique en 1928 pour se consacrer à ses activités au sein du Souvenir français. Le conseil municipal a honoré sa mémoire en baptisant de son nom la rue Principale de Vallières.

Inauguration de la gare de Vantoux-Vallières - Collection Bucciarelli

Vallières

De 1962 à 2012, cinquante ans d'aménagement de l'espace

Vallieres
Vallières, collection Bucciarelli.
Plan d’ensemble des Hauts de Vallières, 1969, Cité de l’architecture et du Patrimoine
Plan d’ensemble des Hauts de Vallières, 1969, Cité de l’architecture et du Patrimoine

L’ancien village rural de Vallières est urbanisé en trois phases.

Tout d’abord, l’opération la plus conséquente est sans conteste l’aménagement dit des hauts de Vallières, sur le plateau surplombant le village et sur une partie du coteau. Elle est confiée à l’architecte Jean Dubuisson, qui y travaille de 1966 à 1979. Il y développe un quartier en suivant les courbes de niveaux et en observant une structuration de l’espace suivant les revenus de ses habitants : des immeubles sur le haut de la colline, des maisons à toit plat dans les secteurs à faible pente, des maisons plus classiques mais à la hauteur contrôlée avec soin sur les flancs de la colline.

La plupart des voies de circulation sont en impasse, afin de favoriser des moyens de déplacement doux, c’est-à-dire non motorisés et non polluants. Pour mener à bien ce projet, une Zone d’Aménagement Concerté (une des premières ZAC de France) intercommunale est créée en 1970 avec la commune voisine de Saint-Julien-lès-Metz, que la ville de Metz avait prévu de rattacher en même temps que Vallières. Cette opération ne s’est achevée qu’en 1997.

La deuxième phase est l’aménagement du lotissement « La Corchade », au début des années 1970, à proximité de l’emplacement de l’ancienne batterie du « trou de Lièvre », construite au début du XXe siècle afin de défendre la voie ferrée.

La troisième phase est la construction en 1979 du lotissement du Saulnois au sudest du village, à proximité de l’ancienne voie ferrée et de la commune de Vantoux.

 

Jean Dubuisson (1914-2011)
Premier Prix de Rome en 1945 après avoir suivi les Beaux-arts à Paris, Jean Dubuisson séjourne à la Villa Médicis puis à Athènes avant de revenir en France en 1950. Émule du Bauhaus et de Le Corbusier, une de ses premières réalisations est un ensemble de 800 logements sociaux à Strasbourg. Cet architecte intervient notamment dans la construction de grands ensembles dans les années 1950 et 1960. Fils et petit-fils d’architecte, Jean Dubuisson « portait un projet social de l’habitat », construisant sans faire de différences entre ceux qui ont de l’argent et ceux qui n’en ont pas, et répondant souvent aux nécessités du temps, aux urgences imposées par les destructions de la Seconde Guerre mondiale et au manque cruel de logements. À Metz, il intervient à Bellecroix, à Borny et à Vallières.

Vue aérienne des Hauts de Vallières - Cité de l’architecture et du Patrimoine

Vallières

En 2012

Lavoir de Vallières, début XXe s., collection Bucciarelli
Lavoir de Vallières, 2012, photo AMM
Vue générale du bas de Vallières depuis les Hauts de Vallières. Au premier plan, la rue de la Charrière et Borny en arrière-plan, 2012, photo AMM

Depuis le plan local d’urbanisme de 2000, le quartier de Vallières comprend Les Bordes dans leur totalité. Dénommé désormais Vallières-Les Bordes, il compte 312 hectares (7,5 % de Metz) pour près de 10 000 habitants (7,8 % de Metz), soit huit fois plus qu’en 1962 !

Aujourd’hui la rue de la Charrière limite à l’est le développement du quartier. Un projet d’urbanisation durable du secteur des Hauts de Vallières a été envisagé sur vingt-cinq ans afin de prolonger et de garder le respect de l’environnement créé en 1970 par Jean Dubuisson. La première phase, de 7 hectares sur 57 au total, a été finalement ajournée en 2012, afin de limiter la densification de l’espace communal, de reconstruire la ville sur elle-même et d’utiliser les friches militaires, industrielles ou hospitalières. En attendant, le site verra l’aménagement d’un espace naturel pédagogique et de jardins familiaux.

 

 

Le ministère de la Culture et de la Communication a sélectionné en 2012 le quartier créé par Jean Dubuisson parmi dix ensembles urbains de logements collectifs construits entre 1940 et 1980 afin de procéder à une labellisation « patrimoine du XXe siècle ». Le quartier a été retenu pour ses aspects architectural, urbanistique, technique, historique et paysager.

Crue du ruisseau de Vallières, 2001, Républicain Lorrain, AMM, DP 11(3)

 

Le ruisseau de Vallières — qui connaît encore parfois des crues importantes, comme en 2001 — structure encore aujourd’hui le quartier. En témoigne la Fête du Ruisseau, organisée chaque année à la Pentecôte et devenue la fête de ce quartier. Le centre ancien a conservé, malgré une urbanisation accélérée, son cachet typique avec son lavoir et son église.

Crédits

Cette exposition a été présentée aux Archives Municipales de Metz du 8/10 au 31/12/2012. Elle été conçue et réalisée par les Archives municipales en partenariat avec la Direction de la Communication et le Service Système et Information Géographique. 

Comité de rédaction : Sandrine Cocca, Thierry Deprez, Maxime Hénault, Sébastien Wagner.  Remerciements : MMES Barbé et Petska, MM. Bucciarelli, Godfrin, Maguin et Muller pour le prêt de leurs photographies.

Jour 24 : couvertures festives du magazine Vivre à Metz

Et pour terminer notre calendrier de l’Avent, marquons le 24 décembre par ces voeux envoyés par la Ville de Metz à ses habitants, avec ces couvertures festives du magazine municipal « Vivre à Metz » dans les années 1970 à 90.

Nous vous souhaitons à tous de joyeuses fêtes !

CE163 : Vivre à Metz – Décembre 1982
CE163 : Vivre à Metz Décembre 1984
CE163 : Vivre à Metz – Décembre 1988
CE163 : Vivre à Metz – Décembre 1983
CE163 : Vivre à Metz – Décembre 1981
CE163 : Vivre à Metz – Décembre 1982
Ce163 : Vivre à Metz – Décembre 1993

Jour 23 : Metz sous la neige dans les années 1960

Après la Ville de Metz sous la neige dans les années 1980-90, vue au 2ème jour de décembre, nous vous proposons une balade monochromatique dans les années 1960 : Place Mondon, rue Haute-Seille, rue Leclerc de Hautecloque, Place Mazelle, Avenue Foch, Boulevard Poincarré …

Ces photographies ont été prises par Monsieur André Dicop, citoyen messin né en 1922 et mort en 2012, investi d’une mission de collecte et de transmission du présent dont il était témoin. Il était membre de l’association Renaissance du Vieux Metz qui a combattu pour la sauvegarde du patrimoine architectural de la ville pendant les années 1960/70. Pour s’assurer de leur passage à postérité, il nous a fait don de son vivant de nombreuses photographies, soigneusement annotées : scènes de rues, détails architecturaux, quartiers en démolition, instants de vie messine capturés sur le vif…. Vous pouvez découvrir les 751 documents iconographiques du fonds privé Dicop à travers nos archives en ligne : https://archives.metz.fr/4DCGI/WEB_listeDFDepauteur6426/ILUMP15988

 

2Fi785 – Metz, rue des Roches Photogr. en noir et blanc, 1965 : dernière partie de la rue, vers le Pont des Roches.
2Fi465 – Metz, rue du Pont Saint Georges Photogr. en noir et blanc, 1969. On distingue des vieilles maisons à étages et l’ancien quartier du Pontiffroy avant sa démolition.
2Fi608 – Metz, rue du Change Photogr. en noir et blanc, fév. 1960. Vue sur quelques façades de la rue : maisons condamnées qui vont laisser place à la brasserie du Change.
Metz Rue du Grand-Cerf – A partir du foyer du soldat qui s’appelle depuis 1983 foyer du 3ième age – magasin : dragées Forfer – machine à coudre « Elna » – dépot de meubles Gersterhaber – jouets « Au bonheur des Enfants – épicerie fine Houbin
2Fi405 – Metz, vue de l’avenue Foch (1965)
2Fi49 – Metz, boulevard Poincaré enneigé Photogr. en noir et blanc, hiver 1960. Vers le pont de fer, au dessus du vieux canal
2Fi383 – Metz, la place Mondon sous la neige (1965)
2FI 398 – Metz, début de la rue Haute-Seille à partir de la place des Paraiges Photogr. en noir et blanc. Février 1964.
2Fi400 – Metz, vue de la rue Leclerc de Hautecloque en venant de la rue Wilson A gauche, vue sur l’ancienne gare.
2Fi401 Metz, en sortant de la rue d’Asfeld vers la place Mazelle Photogr. en noir et blanc. 1965 Paysage enneigé.

Jour 22 : Rapport de police, accident de cheval 1866

Autres temps, autres accidents dans les rues de la Ville de Metz. Dans ce rapport de police, dans la nuit du 22 au 23 décembre 1866, « 1h de reportée, M. de Tinsot, capitaine au 8ème régiment d’artillerie passant sur le quai St Pierre (actuel Quai Félix Maréchal) s’est fracturé la jambe droite en tombant de cheval. Il a été immédiatement transporté à l’hôpital militaire ».
Ce type de document nous apprend aussi les préoccupations d’alors de la police locale. L’agent de police pouvait y reporter des incidents concernant (liste non exhaustive) :
– l’état des tombereaux et attelages
– l’occupation de la voie publique par les carrossiers, charrons, peintres
– l’empilage du bois de chauffage
– le balayage au compte des particuliers
– les mercuriales (listes des prix courants des denrées vendues sur les marchés)
– la conduite des voitures, le claquement des fouets, les lieux de dépôt des passagers, les transit et directions
– les jets d’immondices et matières quelconques, le secouage de tapis
– la bonne tenue des registres des hôtelleries et maisons de logeurs
– les filles publiques et maisons de débauche
– les heures de clôture des spectacles
– les rixes et tumultes (…)
Auriez-vous aimé vivre à cette époque ?

 

Jour 21 : carte de la représentation nationale de la chambre des députés, 1928

AMM – 9FI428

Cette carte de 1928 nous fait découvrir la représentation nationale de la Chambre des Députés. Petit zoom sur la Lorraine qui penche franchement vers le bleu démocratique, contrastant avec le rouge socialiste de ses voisins de l’ouest. Une prédominance des Républicains de gauche, des démocrates populaires, de l’Action Démocratique et sociale, de l’Union Républicaine démocratique, troublée par deux fiefs communistes : dans la circonscription de Forbach et l’est de Thionville (tandis que les indépendants de l’ouest sont menés par un certain … Robert Schuman !) et par les gauches radicales au Sud, dans les circonscriptions de St Dié, Epinal, Mirecourt, et Toul.
À noter aussi, les petits détails amusants qui font la différence dans certaines découvertes de documents : les messages des macarons tricolores aux angles, tous signes d’une époque révolue. Appel au service militaire dans les troupes coloniales par le Ministère de la Guerre, appel patriotique à voter et …. appel à fumer le tabac français pour aider à réduire la dette !

 

Jour 20 : Le Bureau de Bienfaisance de Metz aux Récollets, XIXème siècle

Saviez-vous quelles fonctions occupaient (entre autre) les bâtiments du cloître des Récollets qui héberge aujourd’hui notre salle de lecture, nos salles de tri et nos bureaux !?
Les Bureaux de Bienfaisance sont des organismes caritatifs à l’origine religieux puis municipaux. Ils deviendront ensuite le Bureau d’aide sociale (B.A.S.), l’ancêtre du Centre communal d’action social (CCAS).
À la Ville de Metz, le Bureau de Bienfaisance est installé à partir de 1805 à l’ancienne maison des Récollets. C’est l’organisme légal de secours aux indigents : distribution de pain, de chauffage, de médicaments et de bouillon aux malades. Il devient également un atelier de charité pour les ouvriers et les enfants. Pour subvenir à tous ces besoins, la générosité publique est mise à contribution pour la quête de Noël.
Puis, conformément à la délibération du Conseil Municipal (1809), le bureau de bienfaisance est autorisé à appeler les soeurs de l’institution voisin de Saint Vincent de Paul pour diriger sous la surveillance de ses administrateurs, les ateliers de l’établissement des Récollets, l’institution des enfants et la distribution du souper économique.

  

 

Jour 19 : Arrêtés des Glaces et Neiges, 19ème siècle

L’arrivée de l’hiver et ses frimas, aussi beaux soient-ils à contempler, engendre son lot de désagréments et même d’accidents dans le fonctionnement d’une ville. Aussi, une administration serait bien bien tentée, si elle en avait le pouvoir, d’interdire à la neige de tomber ou la glace de saisir les eaux …. La parade de la Ville de Metz dans notre passé, ce sont ces arrêtés, ordonnances et ordres aux titres percutants, règlementant la responsabilité des citoyens quant au déneigement de leur propriété et au « piquage » des glaces en prévention d’un enlèvement par la municipalité, la défense de patiner ou glisser sur les places publiques,… et le port de grelots et sonnettes aux chevaux !

AMM
Arrêtés des Glaces et Neiges
1I171-176 (b)

4Fi1719 : Patineurs sur la Moselle gelée (1929). Photo Prillot
6Fi714 : La rue Leclerc de Hautecloque enneigée (années 1970)

Jour 18 : Lettre d’Henri IV avec un post-scriptum de sa main

Conserver une lettre d’un roi n’a rien d’extraordinaire, nous en possédons des centaines. Mais contrairement aux autres rédigées par des copistes et signées par le roi, cette lettre d’Henri IV a la particularité de contenir un post-scriptum signé de sa main.
Dans cette missive datée du 2 août 1589, Henri IV annonce les circonstances de la mort d’Henri III, qu’il est désormais le roi, et ce qu’il attend et promet à la Ville de Metz :
« Sur quoi nous avons bien voulu écrire la présente pour vous assurer de notre bonne intention à ce que vous soyez d’autant plus confortés à persévérer en la fidélité que vous avez par ce devant gardée à votre roi. Vous assurant que ce faisant vous recevrez de nous tout le meilleur traitement en tout ce qui concernera votre particulier qui nous sera possible. »
Et le post-scriptum personnalisé d’annoncer : « Contenez mon peuple en mon obéissance, je vous assure de ma bonne volonté envers vous. « 
Voici la Cité de Metz prévenue !

AMM
Liasse AA60, pièce 46

Jour 17 : Crue de la Moselle, décembre 1947

Fin décembre 1947, des pluies abondantes provoquent d’importantes crues et inondations sur l’est de la France, touchant des populations ayant déjà fortement souffert de la guerre. C’est la crue du siècle : la cote de la Moselle est de 8,90 m. La Ville de Metz n’a pas été épargnée, comme le montre les photos suivantes. Suite à l’inondation, des mesures ont été prises, dont l’établissement de la Commission d’Etude Technique des Inondations et plus tard l’interdiction de pouvoir construire en zone inondable.

2Fi371 : La Moselle est en crue et les ponts sont submergés.
2Fi1140 : Un homme circule en barque devant la Prefecture
2Fi1144 : Photographie en noir et blanc de la crue de la Moselle de décembre 1947-janvier 1948 à Montigny-lès-Metz, rue de Reims.
2Fi1139 : La place de la Comédie et l’Opéra-théâtre sont inondés.
2Fi1141 : Les dégâts à Metz-Nord après le retrait des eaux.

Jour 16 : Sentence de police à propos d’un charivari, 1769


Petit aperçu sur les agitations de la vie nocturne de la Ville de Metz au 18ème siècle avec cette sentence de police datée du 16 décembre 1769.
La nuit du 7 au 8 novembre, « plusieurs personnes s’étant assemblées sur la place de la Croix-outre-Moselle pour y faire un tumulte à l’occasion d’un mariage en secondes noces ». Certains jeunes gens de cette joyeuse compagnie utilisèrent des « bouts de cheneau qu’ils avaient décrocheté d’une maison appartenant aux Dames Sainte Claire, ainsi que la boëte qui la fermoit (…) avec laquelle ils avoient fait un bruit qui avoit mis tout le quartier en allarme & troublé le repos public ». Les contravenants, confrontés, admirent avoir « tosciné avec ladite cheneau & l’avoient ensuite jettée dans la rivière. Et après que ledit Commissaire auroit fait observer aux pères que la conduite de leurs fils étoit très irrégulière & contraire à nos Ordonnances (…) », ils furent condammnés chacun à « 30 sols d’amende, avec défense de récidiver, sous plus grand peine » !

AMM – II 118 – Affiches de règlementation de police > charivaris (1752-1787)
La place de la Croix-outre-Moselle servait de carrefour aux rues Vincentrue, du Pontiffroy et au Pont Saint Georges.

Jour 15 : Vente de charité pour la Lorraine libérée

En décembre 1918, partout en France nous fêtions la fin de la Première Guerre Mondiale, mais il fallut également penser à la reconstruction, en particulier celles des régions les plus impactées par le conflit. De nombreux événements s’organisèrent tels que cette Vente de charité pour la Lorraine libérée, du 12 au 15 décembre 1918, au 98 rue de la Victoire dans le 9ème arrondissement parisien. Au programme : Thé-Concert et matinée artistique animées par des chansonniers et artistes des grands théâtres de Paris.
L’auteur de cette illustration de soldats français en liesse est Louis-Ferdinand Malespina (1874-1940), peintre et sculpteur né à Saint-Nicolas-de-Port. Élève de Fernand Cormon aux Beaux-Arts de Paris, il exposait régulièrement au Salon des artistes français, et privilégiait la peinture animalière, les courses de chevaux. Cette affiche fut la seule qu’il dessina sur le sujet de la guerre … peut-on imaginer, par solidarité pour sa région d’origine ?

42Fi26 – Affiche bilingue d’une vente de charité pour la Lorraine libérée


2Fi648 – Photographie de la démolition de la statue de Guillaume Ier, située sur l’Esplanade de la Ville de Metz

 

Jour 14 : Almanach des Locataires

Petit guide offert par la Fédération des Locataires de Moselle, cet Almanach de 1958 regorge de conseils, allant de l’entretien de l’appartement à la bonne vie en commun en passant par les droits des locataires. Il est également rempli de jeux, pour tester si l’on a bien retenu les conseils donnés, de blagues sur les propriétaires, et de publicités aux slogans percutants comme on savait si bien les faire dans ces années.

Jour 13 : Acte de naissance de Marie-Anne de Bovet

Le 12 décembre 1855 naissait dans notre Ville de Metz Marie-Anne de Bovet, femme de lettres, féministe et patriote.
Son acte de naissance nous apprend : « Si an mil huit cent cinquante cinq, le treize décembre à dix heures du matin, par devant nous Antoine Rémond, adjoint, par suite de délégation du Maire, remplissant les fonctions d’officier de l’état civil de la ville de Metz ; a comparu Etienne Pierre Mahu âgé de cinquante sept ans, chirurgien et Chevalier de la légion d’honneur, domicilié à Metz, place de la Comédie ; lequel nous a déclaré que Françoise Louise Anne Audebert, âgée de vingt sept ans, née en cette ville, sans profession domiciliée à Arnaville, logée à Metz rue d’Asfeld, épouse de François Antoine Gabriel Bovet, âgé de vingt neuf ans, né à Crest (Drôme), Capitaine au premier régiment du génie présentement à l’armée d’Orient, domicilié à Arnaville, est accouchée hier à cinq heures du matin, dans son logement, en la présence du dit déclarant, d’un enfant de sexe féminin qu’il nous a présenté et auquel il a donné les prénoms d’Anne Marie : lesquelles déclaration et présentation ont été faites en présence de Etienne Dominique Stef, âgé de cinquante huit ans, employé à la mairie de cette ville et domicilié rue Serpenoise, et de René Vautrin, âgé de quarante trois ans, employé de la susdite mairie, domicilié à Metz rue de la Haye. De quoi nous avons aussitôt rédigé le présent acte et après que nous leur en avons donné lecture, les comparant et témoins l’ont signé avec nous.« 

Jour 12 : Avis sur le retour de Sa Majesté le Roi de Saxe

Par sa position au cœur du territoire des trois frontières, la Ville de Metz se trouve à un point stratégique de passage et a connu au fil du temps de nombreuses visites de personnalités, chefs d’état, hommes politiques et autres éminences. Voici un aperçu d’avis à la population annonçant le protocole prévu pour la visite de Sa Majesté le Roi de Saxe Frédéric-Auguste Ier, le 12 décembre 1809. Au programme pour cet invité d’honneur : accueil par le Corps Municipal et Mr le Maire, le baron Nicolas Damas Marchant, volée de cloche de la mutte et illuminations des rues.

AMM 3k/b4 affiche d’avis à la population

Jour 11 : Illuminations dans les rues messines

Petite remontée dans le temps avec ces photos d’illuminations passées, qui égayent nos rues et nous rappellent que Noël arrive.

2Fi1645 – Illuminations de Noël dans la rue Serpenoise

2Fi1636 – Marché de Noël, place Saint-Louis

Jour 9 : Quatre Noëls en patois saunois

En ce mois de décembre, rien de mieux pour fêter Noël que des chants de Noël ! Quand ils sont de nos régions et qu’ils nous font redécouvrir nos langues, c’est encore mieux.
Vous pouvez chanter ces Noëls en patois saunois, qui se parlait du sud au sud-est de la Nied française jusqu’aux Vosges, ou en français si cela vous effraie trop. Pour les plus mélomanes d’entre vous, il y a même une partition !

AMM CBBr8Z2 – Brochure « Quatre Noëls en patois saunois » traduits et commentés par Léon Zéliqzon (1858-1944), philologue, professeur au lycée de garçons de la Ville de Metz (aujourd’hui Lycée Fabert), membre de la Société d’histoire et d’archéologie de la Lorraine dès 1888, éminent spécialiste du patois lorrain roman.

 

Jour 10 : Comptes de la Bulette, XIVème siècle

Les comptes de la Bulette figurent parmi les plus anciens documents administratifs conservés aux Archives municipales de la Ville de Metz. Ce sont les registres de l’impôt de la Bulette, qui était le droit perçu sur les actes concernant les mutations, la jouissance ou l’engagement de la propriété immobilière. Il tirait le nom de Bulette d’une petite bulle ou sceau que l’on apposait à une bande de parchemin rattaché aux contrats. L’administration était installée dans l’hôtel de la Bulette, place Sainte-Croix.

CC634 – Comptes de la Bulette 1379 – 1389

2FI1068 – Hôtel de la Bulette, devenu Hôpital-Maternité Sainte-Croix, aujourd’hui résidence. Photographie début du XXè siècle

Jour 8 : Transformation du Corps de Garde, 1930

Dans les années 1930, l’ancien Corps de Garde fut transformé pour accueillir la Caisse d’Épargne. Conçu par Jacques-François Blondel, construit entre 1761 et 1771, le corps de garde abritait les soldats chargés de surveiller la place de l’hôtel de ville et du Parlement. Au XXe siècle, après sa réaffectation en caisse d’épargne, il accueillit un temps l’hôtel du district et abrite aujourd’hui l’office du tourisme de la Ville de Metz.
Cette série de documents de 1930 présente des plans très finement dessinés, associés à de beaux dessins de mise en situation plus proche de l’œuvre artistique que du schéma technique auquel on s’attendrait.
9Fi132,9Fi308, 9Fi332, 9Fi333 – Transformation du Corps de Garde – Caisse d’Épargne (années 1930). Plans papier détaillant avec précision les transformations apportées, y compris des croquis de la grille du péristyle, des grilles des soupiraux ou encore de la façade.

Jour 7 : Almanach des Trois-Évêchés, 1788

Faisant office de calendrier, de Who’s Who, d’annuaire et même de guide des institutions locales, l’Almanach des Trois-Évêchés est le parfait petit livre à glisser dans votre poche si vous décidez de vous balader dans la région messine en 1788.

Nous ne résistons pas à vous citer un propos introductif qui fera sourire les auteurs et éditeurs d’annuaires, guides et autres parutions collectives :
« Peut-être nous reprochera-t’on de n’avoir pas marqué tous les changements qui sont arrivés dans quelques Villes ou dans quelques classes de Citoyens pendant le cours de l’année, nous répliquerons à cela que la faute n’en est pas à nous, mais aux personnes qui ne répondent pas à la prière que nous leur faisons de nous instruire de tout ce qui est à noter. »

AMM
CB2/1788 – Almanach des Trois-Evêchés pour l’année bissextile mil sept cent quatre-vingt-huit

Jour 6 : Fêtes de la Saint-Nicolas à l’Hôtel de Ville

Aujourd’hui nous fêtons la Saint-Nicolas, fête originaire de notre belle région. Depuis longtemps se perpétue la tradition du cortège de Saint-Nicolas sillonnant la Ville de Metz. De nos jours, manèges, défilé, spectacles accompagnent le village de Saint-Nicolas où de nombreuses associations caritatives participent tous les ans pour apporter de la joie aux enfants de la ville. C’est ainsi que perdure l’esprit de la fête de charité d’antan.

43Fi202 – Photographie noir et blanc du St Nicolas à l’hôtel de ville dans les années 1970.
3K/d154 – Fête annuelle de la Saint Nicolas dans les salons de l’Hôtel de ville 1933-1938

Jour 5 : récital Jacques Thibaud

Il y a 82 ans, le célèbre violoniste Jacques Thibaud, fondateur du concours international de musique Long-Thibaud et qui a donné son nom au conservatoire de Bordeaux, a donné un récital à Metz. Le concert était attendu avec beaucoup d’excitation et le bilan fut quelque peu mitigé dans la presse.

« La soirée Thibaud à Metz ne donna peut-être pas, à cet événement artistique, toute la valeur qu’on en attendait. On avait l’impression que le maître n’était pas en possession de tous ses moyens. » Le Républicain Lorrain, 06/12/1926

« Pour le génial artiste, la difficulté d’exécution semble ne pas exister : il est au-dessus de cela, l’esprit seul de l’œuvre compte ; et cet esprit, il le traduit avec son art lumineux, délicat, finement expressif, d’un goût si pur, son art si profondément français. » Le Messin, 06/12/1926

2R/d90 – Sciences, Lettres et Arts (1919-1939) Récitals Jacques Thibaud

Jour 4 : Sentence des Treize

Mentionné pour la première fois en 1207, le comité de jurés appelé les Treize, mis en place par la bourgeoisie, avait pour charge la justice criminelle de la Ville de Metz. Au fil des ans, leur rôle se développe et il constitue, avec le maître-échevin, la plus haute autorité de la cité.
Nous conservons les recueils de leurs jugements, nous permettant de découvrir la justice de l’époque, les peines, les motivations des juges et les actes considérés comme criminels. Les Treize seront remplacés en 1641 avec la création du tribunal de bailliage de Metz.

AMM
FF142 – Juridictions Municipales 1618 : Jugements des Treize 7.08.1618 – 19.12.1618

Jour 3 : Livre de comptes de Metz 1839-1851

Véritable mine d’or, les livres de comptes de la Ville de Metz renferment des informations précieuses pour les historiens. On y trouve le prix de l’époque pour des produits de tous les jours, des travaux, des bâtiments mais aussi le montant des salaires et des indemnités versés par la ville, des amendes et même des aides sociales.
Dans ce registre du milieu du XIXè siècle aux extraits photographiés, les postes budgétaires nous racontent la vie de Metz en filigrane : le coût de l’éclairage à l’huile et au gaz, et des fêtes publiques, l’entretien des horloges et des cloches des tours de la Mutte, le remplacement d’une roue d’un moulin de quartier, mais aussi le salaire de l’unique bibliothécaire de la ville, du jardinier du Jardin Botanique, le renouvellement des habillements des tambours de la garde nationale, ou encore les dons du maire aux miséreux.

AMM
1L/b358 – Comptes administratifs de 1839 à 1851

 

Jour 2 : Metz sous la neige

Noël approche et l’hiver aussi ! Nous avons tous de beaux souvenirs de Metz sous la neige et nous espérons en faire de nouveaux cette année. Nous les archiverons avec soin, pour nous en rappeler et en faire profiter les générations futures.

2Fi1655 – Photos des années 80-90, Metz sous la neige, de la luge au Plan d’Eau

Jour 1 : Évolution de la ville de Metz à travers les siècles

La ville de Metz, grande cité vieille de 3000 ans, commença son histoire sur la colline Sainte-Croix et ses alentours. Elle s’étendit peu à peu au Moyen Âge, puis à l’époque moderne. Ce n’est qu’au début du siècle dernier qu’elle incorpora les communes avoisinantes (Devant les Ponts et Queuleu en 1908, le Sablon en 1914), créant les grands quartiers que nous connaissons aujourd’hui.

9Fi1897, 9Fi1898 – Plans colorisés de l’historique de la Ville de Metz et de ses quartiers.
9Fi1897, 9Fi1898 – Plans colorisés de l’historique de la Ville de Metz et de ses quartiers.