Des Villages aux Quartiers

2012 : 50ème anniversaire du rattachement

à la Ville de Metz de Borny, Magny, Vallières

Une exposition conçue par les Archives de Metz pour raconter l’histoire des quartiers de Borny, Magny et Vallières en 5 étapes :

• des origines à la Révolution
• de la Révolution à la fin de la Seconde Guerre Mondiale
• En 1962
• De1962 à 2012
• En 2012

Blason de Borny

Borny

"Mi-partie de gueules à deux chefs d’or en pal, accostées d’une croix de lorraine d’argent, et de gueules à fleur de lys d’argent d’où naît une palme de sinople — au chef d’azur à trois fleurs de lys d’or" Les armes de Borny reprennent celles des abbayes de Saint-Pierre-aux-Nonnains et de Saint-Vincent de Metz qui se partageaient le village dès le Xe s. Les trois fleurs de lys sur fond bleu rappellent la concession de Louis XIII en 1631.
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Magny

« De gueules à six tours d’argent, trois, deux, une, accostées de sept trèfles d’or, deux, trois, deux » Armes des anciens seigneurs de Magny au Moyen Âge.
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Vallières

« D’argent à la bande de gueules chargée de trois tours d’or » Armes de la famille de Faulquenel, des paraiges messins, qui a donné son nom à l’un des quatre anciens bans de Vallières.
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"Trois communes, trois personnalités, trois quartiers aux caractères marqués"

Des Villages aux Quartiers

Il y a un demi-siècle, le 1er janvier 1962, les trois communes de Borny, Magny et Vallières étaient rattachées à la ville de Metz. Toutes trois situées à l’est de celle-ci, elles expliquent la forme curieuse de son ban actuel.

Le terme « ban » ou « ban communal » est fréquemment employé pour désigner le territoire d’une commune dans les départements d’Alsace et de Moselle ainsi qu’en Wallonie.

Ce rattachement intervient après celui de Devant-les-Ponts et Plantières-Queuleu en 1908 et du Sablon en 1914. Il devait se poursuivre avec les autres communes suburbaines (Montigny-lès-Metz, Longeville-lès-Metz, Ban-Saint-Martin, etc.).

Interrompu par la Première Guerre mondiale, ce mouvement consistait à rendre à la ville de Metz sa proche banlieue, appelée le « ban des Treize *». C’est sur ce territoire que s’exerçait l’autorité des magistrats municipaux. Ses limites à l’est et au sud se situaient à la hauteur de la ferme de la Haute-Bévoye, à proximité de Borny, et au pont de Magny. Ce territoire est morcelé à la Révolution, au détriment de Metz, toujours bloquée par ses remparts. Des communes y sont créées : Magny, Borny, Plantières, Saint-Julien, Vallières, Malroy, Woippy, Lorry, Plappeville, Ban Saint-Martin et Longeville. À plusieurs reprises, Metz demandera le « recouvrement de son ancienne banlieue », en vain.

*Les Treize constituent l’assemblée la plus puissante de la République messine (1234-1552), exerçant d’importantes fonctions de police et s’occupant du trésor et des impôts de la cité.

Lors de la Seconde Annexion (1940-1944), les Allemands fusionnent les communes périphériques avec la « villecentre», dans une Grossstadt Metz, quadruplant ainsi le territoire communal (9 500 hectares). Au lendemain de la Libération en novembre 1944, le « Gross-Metz » est liquidé, chaque commune recouvrant son indépendance. Le démantèlement de cette structure est confié en 1947 à un Syndicat de communes de l’agglomération messine qui achèvera sa tâche en 1960… au moment où est envisagée la réunion de Borny, Magny et Vallières !

En effet, la ville de Metz, confrontée à une pression démographique sans précédent, cherche à agrandir son territoire pour y faire face. Certaines projections envisagent à l’époque une ville d’un million d’habitants pour l’an 2000 ! Trois communes acceptent d’être rattachées à Metz, lui permettant ainsi de passer de 1 900 à 4 200 hectares, conditionnant ainsi son développement jusqu’à nos jours. Les bans sont disparates : celui de Magny (756 hectares) correspond aux deux-tiers de celui de Borny et à deux fois et demi celui de Vallières (292 hectares). Trois communes, trois personnalités, trois quartiers aux caractères encore bien marqués.

Plan du Ban des Treize
Plan du Ban des Treize
Décret du Journal Officiel du 04/12/1961 - AMM​

Borny

« Mi-partie de gueules à deux chefs d’or en pal, accostées d’une croix de lorraine d’argent, et de gueules à fleur de lys d’argent d’où nait une palme de sinople — au chef d’azur à trois fleurs de lys d’or »

Les armes de Borny reprennent celles des abbayes de Saint-Pierreaux-
Nonnains (clef de Saint Pierre à gauche) et de Saint-Vincent de Metz (palme et fleur de lys à droite) qui se partageaient le village dès le Xe s. (ban Saint-Pierre et ban Saint-Vincent). Les trois fleurs de lys sur fond bleu rappellent la concession de Louis XIII en 1631.

 

Borny

Des origines à la Révolution

Bien que le ban de Borny soit marqué par une présence humaine dès la Préhistoire, le village n’apparaît dans les textes qu’en 960, sous la forme de Burneu. Dès 1206, on trouve Borney, d’où dérive Borny. Cette appellation a pour origine le nom d’un gaulois, Burnus, qui possédait un domaine sur ce territoire.

Situé sur le ruisseau de la Cheneau, le village est partagé au Moyen Âge en deux bans dépendants de deux abbayes bénédictines de Metz : le ban Saint-Pierre et le ban Saint-Vincent. Une maison forte, sorte de « château », servait de résidence au représentant de l’abbé de Saint-Vincent. Les chanoines de la cathédrale de Metz, auxquels les habitants versaient l’impôt, les chevaliers de Saint-Jean, l’hôpital Saint-Nicolas, l’abbaye Saint-Clément et plusieurs bourgeois messins possédaient également des biens à Borny. Au XVe siècle, Borny et les fermes environnantes comptent 32 feux (= familles). 

En 1444, sa maison forte est utilisée comme point d’appui lors du siège de Metz et le village est en partie détruit. En 1696, Borny compte 44 feux, soit près de 300 habitants.

 

Carte de Trudaine (1744), Culture.gouv.fr F/14/*8486
Plan du siège de 1444, AMM CB237 : Saulcy-Huguenin, Relation du siège de Metz 1444, p. 53

Le 20 décembre 1631, le roi Louis XIII, avant d’entrer à Metz, s’arrête au château de Borny qui appartient alors à Élisabeth Tiercelin, femme de Jérémy Le Goullon. Le roi, touché de l’hospitalité qu’il reçut, accorda aux châtelains sauvegarde et permission d’apposer ses armes sur la maison forte de Borny comme étant « franche et exempte de fournitures et logements de gens de guerre ». Grâce à ce privilège, les habitants du château n’étaient plus obligés de loger chez eux les soldats du roi, comme la loi le prévoyait.

En 1712, au cours de la guerre de Succession d’Espagne, le village est saccagé par un détachement flamand qui ravage toute la banlieue est de Metz. Le château, détruit, est reconstruit par Jean Barbé, puis racheté par Claude Antoine Lecomte d’Humbepaire qui s’attache à en faire une belle propriété. Son fils, Louis, dernier seigneur de Borny, en devient le bienfaiteur. Sa petite-nièce fonde à Borny la première école de filles en 1836.

Château de Borny - collection Bucciarelli

Borny

De la Révolution à la fin de la Seconde Guerre Mondiale

Plan d’assemblage du cadastre de Borny
Plan d’assemblage du cadastre de Borny, 1883, SIG

Devenue commune en 1790, Borny est érigée cette même année en chef-lieu de canton. De 1795 à 1802, elle est supplantée par Vallières, avant d’intégrer avec cette commune les cantons messins.

En 1810, la commune de Grigy (dont le nom apparaît en 1245, du nom propre latin Grisius) et ses 550 hectares sont réunis à Borny. Cette dernière compte déjà comme annexes une partie des Bordes et les fermes de Belle-Tanche, de la Haute-Bévoye et de la Grange-aux-Bois, toutes d’origine médiévale. Au cours du XIXe siècle, d’autres lieux-dits se développent : la Limite, les Pépinières, la ferme de Sébastopol et le fort des Bordes.

 

De 1817 à 1844, la population de Borny passe de 700 habitants à plus de 900. Village agricole, Borny compte alors au milieu du XIXe siècle 20 granges et 13 fermes, pour 136 maisons. La production est essentiellement céréalière (630 hectares), mais compte tout de même 12 hectares de vignes. Le ruisseau de la Cheneau est connu pour sa production de grenouilles. Deux écoles (filles et garçons) accueillent une cinquantaine d’élèves chacune.

Lors de la guerre franco-allemande de 1870, la première bataille sous Metz est le combat de Borny du 14 août. Le général Metman s’illustre au cours de cette sanglante journée (7 500 morts). L’ « allée des Morts » ainsi que plusieurs monuments disséminés sur la commune rappellent la dureté des combats. Annexée, la commune est militarisée par la construction du fort des Bordes (1872-1875), de plusieurs abris d’infanterie et d’une caserne de cavalerie (1903), l’actuel campus Bridoux.

Carte de la bataille de Borny
Carte de la bataille de Borny le 14 août 1870, collection particulière
Bon Pasteur
Bon Pasteur, collection Bucciarelli

Dans le même temps, la commune profite des largesses de ses bienfaiteurs, la famille du Coëtlosquet, grande famille messine. Le vicomte installe les soeurs de Saint-Vincent-de-Paul à Belletanche en 1898. En 1906, sa veuve fait don du château de Borny (acheté en 1899) aux religieuses du Bon Pasteur. Dans le parc, elles font construire un nouveau âtiment destiné à abriter une maison d’éducation pour jeunes filles (actuel centre socio-culturel).  La commune est fortement touchée lors de la libération de Metz en 1944, au cours de laquelle l’église est détruite.

Vicomte Maurice du Coëtlosquet
Vicomte Maurice du Coëtlosquet (1837-1904), Austrasie I, 1905, suppl I, p.3

Casernes de cavalerie de Borny (Bridoux), avant 1918, collection Bucciarelli

Borny

En 1962

Évolution de la population de Borny
Évolution de la population de Borny
Vue générale de Borny-village
Vue générale de Borny-village, collection Bucciarelli

Commune essentiellement rurale jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Borny voit sa population croître grâce à l’implantation de nouveaux lotissements à l’est de la commune. Elle compte alors 3 000 habitants pour 500 maisons (285 habitants pour 57 maisons en 1802) lors de son rattachement à Metz. Ainsi, les noms de rue en doublon avec Metz sont supprimés. Le fort des Bordes perd sa fonction militaire en 1954 et l’église Saint-Pierre est reconstruite en 1959.

Le ban immense (1 200 hectares) de la commune permet de répondre à la demande croissante de logements à Metz. L’arrêté ministériel du 6 janvier 1960 y prévoit l’aménagement d’une ZUP (Zone à Urbaniser en Priorité), dite des Hauts de Blémont. Cette opération d’urbanisme est la plus importante depuis la Neue Stadt (Nouvelle ville) au début du XXe siècle.

Les ZUP sont destinées à permettre la création de quartiers nouveaux en périphérie des villes, avec habitations, mais également commerces et équipements. Elles contribuent à résorber les carences en logement.

L’opération messine est d’abord menée par l’architecte Félix Madeline, puis reprise par l’architecte Jean Dubuisson. De 1964 à 1973, plus de 6 000 appartements équipés du confort moderne, dont 4 000 logements sociaux, sont construits. Ce nouveau quartier est articulé autour de vastes espaces verts et d’ensembles d’immeubles aérés, organisés en barres et en carrés. Les premiers immeubles accueillent beaucoup de rapatriés d’Afrique du Nord et relogent les habitants du Pontiffroy alors en pleine restructuration.

Dès son rattachement à Metz, la ZUP est complétée d’une ZIL (Zone Industrielle Légère). Citroën y installera une usine en 1969 et deviendra le plus gros employeur privé de la région messine. Cette zone se développe sur d’anciennes parcelles cultivées et remplace certaines activités implantées hors des villes, comme l’équarrissage.

Le terme « ban » ou « ban communal » est fréquemment employé pour désigner le territoire d’une commune dans les départements d’Alsace et de Moselle ainsi qu’en Wallonie.

À l’ouest du ban, face à Belletanche, entre le ruisseau de la Cheneau et la route de Strasbourg, est construit en 1963 le plus grand lycée de Metz : le lycée Robert-Schuman.

Église en reconstruction
Église en reconstruction, collection Muller
Église achevée, 2012
Église achevée, 2012, photo AMM

ZUP des Hauts de Blémont, années 1980, AMM 1Fi400

Borny

De 1962 à 2012, cinquante ans d'aménagement de l'espace

ZUP des Hauts de Blémont
ZUP des Hauts de Blémont, 2012, photo AMM
Chapelle du Saint-Esprit
Chapelle du Saint-Esprit, 2012, photo AMM

L’agrandissement de la ZUP — un tiers du projet initial — est abandonné en 1973, suite à une grève de la faim d’habitants pour lutter contre la densification de leur quartier. Le développement des Hauts-de-Blémont s’achève en 1974-1975 par le secteur Michelet-Bergson et la rue d’Anjou. Deux chapelles sont construites dans le quartier : la chapelle Saint-Paul en 1980 et la chapelle du Saint-Esprit en 1987. La clinique privée Claude Bernard s’installe à l’ouest de la ZUP, face aux casernes, au début des années 1970.

Après la ZUP, l’ensemble du ban de Borny est aménagé par étapes. Tout d’abord, une zone d’activités — devenu l’Actipôle — se développe autour de l’usine Citroën. Une zone commerciale voit le jour face à «Borny-village».

La Grange aux- Bois
La Grange aux- Bois, collection Bucciarelli

La Grange-aux-Bois est créée au milieu des champs à partir de 1974. Autour de l’ancien « château », un programme de 1 900 logements est élaboré sous la forme d’une Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) de 185 hectares. Le quartier est doté de nombreux équipements et services, dont l’église Notre-Dame de la Confiance, construite en 1994. Au sud de la Grange-aux-Bois est installé le site de la Foire Internationale de Metz, à la fin des années 1970.

Foire Internationale de Metz vers 1980
Foire Internationale de Metz vers 1980, AMM, 2Fi903

Suite au développement de l’Actipôle, le boulevard Solidarité est aménagé en 1971. Au sud de ce dernier, une cité des techniques — le Technopole Metz 2000, aujourd’hui Metz-Technopole — est créée en 1983. Elle regroupe à la fois des entreprises se consacrant à la recherche en matière de logiciels et de communication, un campus universitaire, un centre d’affaires, un golf ainsi que deux lacs et de nombreux espaces verts.

Au cours des années 1990, les casernes Bridoux sont transformées en campus dédié aux sciences. Les terrains de Belletanche sont aménagés, avec notamment l’implantation d’une piscine. Dans les années 2000, une nouvelle ZAC est programmée à l’emplacement de la ferme de Sébastopol, entre « Borny-village » et l’Actipôle.

Campus Bridoux
Campus Bridoux, AMM, 2Fi899-2
CESCOM
CESCOM, 2012, photo AMM

Borny

EN 2012

ZUP des Hauts de Blémont
ZUP des Hauts de Blémont, 2012, photo AMM
Plan Mettis
Plan Mettis, Metz-Métropole

Recherchée pour son confort et sa modernité à l’origine, la ZUP n’a pas permis de créer un quartier dynamique. Quarante ans après sa création, elle fait donc l’objet d’une restructuration complète dénommée « Grand Projet de Ville ». L’autre grande opération d’urbanisme du XXe siècle, le « quartier gare », connaît une fortune inverse sur l’échelle des valeurs, du rejet à l’appropriation.
En crise urbaine et sociale depuis plusieurs années, les Hauts-de-Blémont font l’objet, depuis 2001, d’un renouvellement urbain dans le cadre du Grand Projet de Ville de Metz-Borny (GPV). Ce projet ambitieux suit les plans de recomposition de l’architecte Bernard Reichen.

Les principaux éléments de ce projet visent à :
• désenclaver le quartier et remodeler les voies publiques
• intervenir sur le bâti et favoriser la mixité
• favoriser le développement économique et social du quartier
• améliorer l’environnement
• mettre le projet urbain au service d’un meilleur fonctionnement social.

 

Dans ce cadre, une zone franche a été octroyée au secteur situé entre la ZUP et l’Actipôle. La requalification du quartier est amorcée par la construction d’une halle d’athlétisme — « l’Anneau » — et l’agrandissement de la médiathèque Jean-Macé. Elle se poursuit par l’implantation de la salle des musiques actuelles : la BAM (Boîte à Musique). Enfin, la mise en place en 2013 de la première ligne de transport Mettis, va permettre de relier le nouvel hôpital de Mercy à Woippy, en desservant le quartier de Borny.

Riche d’une histoire plus que millénaire et d’un patrimoine architectural fort et vivant, Borny se transforme. C’est sur son territoire que se poursuit et se joue le développement de Metz. En effet, son réservoir foncier lui permet aujourd’hui d’accueillir le « technopôle II », entre la prison et la route de Strasbourg. Conjuguant tradition et modernité, Borny a connu en un demi-siècle des bouleversements considérables, du petit village groupé autour de son église au quartier marqué par sa jeunesse et sa diversité.

Aujourd’hui, l’ancien ban de Borny est divisé en trois entités (Borny, Grigy-Technopôle et Grange-aux-Bois) qui comptent près de 25 000 habitants, soit dix fois plus qu’il y a un demi-siècle.

 

Château de Borny-village
Château de Borny-village, 2012, photo AMM
Plan BAM, Ville de Metz
Plan BAM, Ville de Metz

Magny

« De gueules à six tours d’argent, trois, deux, une, accostées de sept trèfles d’or, deux, trois, deux »

Armes des anciens seigneurs de Magny au Moyen Âge.

Magny

Des Origines à la Révolution

Magny apparaît au XIIe siècle dans des actes juridiques, d’abord sous la forme Mannei, puis Magnei dès 1160. Cette appellation pourrait provenir soit du nom propre latin Magnus, « le Grand », soit de manius, « né le matin », ou encore du latin mansionile, désignant une ferme. Des fouilles archéologiques ont démontré une implantation humaine dès l’Antiquité par la découverte de villas gallo-romaines.

Maison de Trogneux
Maison de Trogneux, située au bout de la rue du Lavoir et détruite au milieu des années 1960, collection Godfrin
Plan du pays messin en 1404
Plan du pays messin en 1404, d’après Mardigny, « Dénombrement des villages et gagnages des environs de Metz au commencement du XVe siècle », dans Mémoires de l'Académie de Metz, Metz, 1855

Située sur la Seille à la confluence avec le ruisseau Saint-Pierre, Magny est partagée en trois bans du Moyen Âge à la Révolution : le ban Saint-Clément (appartenant à l’abbaye Saint-Clément de Metz), le ban Saint-Pierre (appartenant à l’abbaye Saint-Pierre-aux-Nonnains de Metz) et le ban de Trogneux (appartenant au « seigneur voué », c’est-à-dire un seigneur civil, choisi par les religieux de Saint-Clément).

Le village a beaucoup souffert des luttes médiévales entre la République messine et son voisin, le duché de Lorraine. Rasé en 1324, brûlé à de nombreuses reprises (1387, 1429, 1444 et 1490), il fut également occupé en 1475 par le duc René II. Au XVe siècle, Magny compte 55 feux (soit environ 350 habitants).

Le pont de Magny sur la Seille est cité dès le XIIIe siècle. Détruit par les guerres en 1324 et en 1870, il fut le dernier pont sur la rivière avant les remparts de Metz, jusqu’au démantèlement de ceux-ci au début du XXe siècle. Il possède une origine antique, étant sur le tracé de la voie romaine Trèves-Metz-Lyon, à la limite du « ban des Treize »

 

L’église est mentionnée dès 1144 par les archives de l’abbaye de Saint-Clément de Metz. Jusqu’à la fin du XVIe siècle, elle dépend de l’église Saint-Privat (aujourd’hui sur le territoire de Montigny-lès-Metz), puis devient une paroisse indépendante. Elle est transformée par Nicolle de Heu (1489-1532), qui lui ajoute un choeur gothique où il laisse son blason sur une clef de voûte. L’église est agrandie d’abord en 1765, puis en 1852. Sous l’Ancien Régime, la paroisse a pour annexes Peltre, Crépy et les fermes de la Haute et de la Basse Bévoye.

 

Église de Magny
Église de Magny, collection Maguin.

« Le feu fut si grand à Magny
Que l’air fut tout obscurci par la fumée.
Dans le pays, ils n’ont rien épargné,
Ils font tomber granges et murs
Pour nul sujet de Metz il n’y a sûreté
S’il y eut la moindre petite masure
Qui échappât, ce fut grande chance »
(La guerre de Metz en 1324)

Carte des Naudin, XVIIIe s
Carte des Naudin, XVIIIe s., Conseil régional de Lorraine

Magny

De la Révolution à la Seconde Guerre Mondiale

Évolution de la population de Magny
Évolution de la population de Magny
Plan d’assemblage du cadastre de Magny, 1883, SIG
Plan d’assemblage du cadastre de Magny, 1883, SIG
Manningen
Manningen, collection Bucciarelli

Devenue commune en 1790, Magny est intégrée au canton de Borny, puis à celui de Vallières en 1795. Elle n’a jamais possédé d’annexe.

Sa population progresse peu de la Révolution (569 habitants) au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (893). Elle ne dépasse le millier d’habitants qu’à la fin des années 1950, juste avant le rattachement. Dans le même temps, le nombre de maisons passe de 81 à plus de 200.

Village agricole, Magny compte au milieu du XIXe siècle une production essentiellement céréalière (550 hectares). Toutefois, avec ses 44 hectares de vignes, le village produit de nombreux vins jusqu’à la fin du XIXe siècle. Les vins blancs tels que l’aubin jaune, la pétracine et l’Auxerrois sont réputés et expédiés jusqu’en Champagne. D’autres variétés sont également cultivées : hemme rose, petit noir, pinot et noir de Lorraine.

 

L’histoire de Magny est indissociable de celle de la Seille. Victime de ses crues, le village est régulièrement inondé (1784, 1790, 1797, 1816, 1818, 1822, 1829, 1840, 1844, 1846, 1853, 1854). Malgré le curage de la rivière et l’abaissement de la dalle de la porte Mazelle en 1855, les inondations demeurent, comme celle de 1939. Le village est aussi à la merci de la fermeture de l’écluse des Arènes, en avant de la porte Mazelle, en cas d’attaque de la ville. Prévue par Vauban au XVIIe siècle, ce dispositif a notamment inondé Magny lors des blocus de Metz de 1814 et 1815. Inutilisé en 1870, il n’a pu empêcher l’annexion de 1870-1918, au cours de laquelle il a été démantelé.

Monument incontournable de Magny, le moulin est actif depuis le Moyen Âge. Propriété de l’abbaye Saint-Vincent jusqu’à la Révolution, il cesse son activité au lendemain de la Seconde Annexion (1940-1944), sous laquelle le village est rebaptisé Manningen. Construit au début du Second Empire (1852-1870), la ligne de chemin de fer en direction de Rémilly coupe le ban de la commune en deux et nuira à son développement futur. Seul le cimetière y sera installé à proximité en 1854.

 

Plaque rappelant la montée des eaux de 1844 à Magny
Plaque rappelant la montée des eaux de 1844 à Magny, au 1 rue de Pouilly, photo AMM
Vendanges à Magny
Vendanges à Magny, collection Bucciarelli
Pont du chemin de fer sur la Seille à Magny, début XXe s.
Pont du chemin de fer sur la Seille à Magny, début XXe s., collection Bucciarelli.

Pont du chemin de fer sur la Seille à Magny, début XXe s., collection Bucciarelli.

Magny

En 1962

Arrêté du 16 novembre 1945, Journal Officiel, AMM
Pont du chemin de fer détruit, 1944
Pont du chemin de fer détruit, 1944, collection Godfrin

Le village est durement touché par les bombardements américains en 1944 qui ont pris pour cible les ponts de chemin de fer et routier sur la Seille. Magny est reconnue « commune sinistrée » par l’arrêté du 16 novembre 1945. La reconstruction après guerre impacte le village. La « cour », un ensemble de bâtiments de ferme, est rasée, permettant le dégagement de l’église. La nouvelle place Alexandre Monpeurt est alors ouverte sur les berges de la Seille, jusqu’à l’aménagement du nouveau tracé de la RN 413, au début des années 1960. Une « routedigue» est construite afin de lutter efficacement contre les crues de la Seille.

Commune essentiellement rurale jusqu’à son rattachement, Magny possède un centre ancien avec de nombreuses maisons du XIVe au XVIIIe siècles.

 

Vue générale de Magny, après 1945
Vue générale de Magny, après 1945, collection Bucciarelli

Dans les années 1950, la commune s’urbanise. La population augmente de 25 % en moins d’une décennie et atteint 1 224 habitants en 1960. Le 25 avril de cette même année, le Conseil municipal reconnaît, en présence du maire de Metz, Raymond Mondon, que « la commune est dans l’impossibilité d’assumer, même avec l’aide de l’État et du Département, l’équipement nécessaire à la réalisation des travaux indispensables que nécessiteront les nombreuses constructions d’habitations prévues dans la commune ».

Par voie de conséquence, les pépinières sont rejetées en périphérie, les terrains de pâtures s’exilent vers le sud et les terres cultivables se réduisent. Les jardins se rétrécissent et se transforment en pelouse d’agrément. Les nouvelles constructions sont en grande partie individuelles et leur implantation semble anarchique.

Le sud du Sablon étant urbanisé au cours des années 1950, le ban de Magny, débouché naturel de la ville de Metz par la vallée de la Seille, est destiné à recevoir son trop plein de population. Toutefois, la Seille, le ruisseau Saint-Pierre et leurs terrains inondables ainsi que le chemin de fer constituent un frein à l’urbanisation du territoire.

 

Pépinières Martin
Pépinières Martin, collection Maguin
Vue générale de Magny
Vue générale de Magny, collection Godfrin.

Magny

De 1962 à 2012, cinquante ans d'aménagement de l'espace

Route de Peltre (rue au Bois) à Magny
Route de Peltre (rue au Bois) à Magny, collection Bucciarelli

Le développement de Magny s’est effectué — toujours rive droite — àbpartir des rues de l’ancien village.Les zones périphériques sont loties par aménagements successifs. Elles sont limitées au sud et à l’ouest par le ruisseau Saint-Pierre et au nord-est par la voie ferrée.
L’urbanisation du quartier s’est traduite dans un premier temps par l’agencement des constructions à partir des axes routiers existants, principalement la rue au Bois et la
route de Pouilly. Lorsque ces rues arrivent à saturation, de nouvelles voies sont créées. Si plusieurs habitats collectifs sont édifiés, la plupart des constructions sont pavillonnaires.

L’urbanisation de Magny s’accélère par le début de la construction de plusieurs lotissements juste avant le rattachement. Le lotissement « cité des Alliés » dont les rues sont dédiées aux libérateurs de 1944 est aménagé au lieu-dit « les alliés ». Un deuxième lotissement « au Bois » ou « Baticoop » est construit à proximité, autour de la rue Leussiotte.

Au nord du ban communal, le lotissement du « Plateau » voit le jour au début des années 1960. Structuré par l’ancien chemin vicinal devenu la rue Martin-Champ, il se développe jusqu’à l’ancien chemin du Cimetière (actuel rue Bérouard).

Dans le même temps se construit le lotissement « Saint-Pierre » sur d’anciennes terres cultivées, entre la rue de Pouilly et le ruisseau Saint-Pierre. L’ancien parc du « château », situé entre la rue du Patural et la rue de la Charmine, est morcelé et loti au milieu des années 1990.

 

Rue du Général Walker, lotissement « Les Alliés »
Rue du Général Walker, lotissement « Les Alliés », 2012, photo AMM
Rue au Bois à Magny
Rue au Bois à Magny, collection Godfrin

 

Le développement le plus spectaculaire s’effectue au sud du ban, dans le triangle délimité par la rue au Bois la rue de Pouilly et le ruisseau Saint-Pierre. Plusieurs programmes de lotissements voient le jour du milieu des années 1960 au milieu des années 1980 :
• le lotissement « la Plaine » à partir de 1965
• le lotissement « Les Pointes » à partir de 1968 ainsi que l’actuel collège Paul Verlaine (ouvert en 1971)
• les « hauts de Magny » jusqu’en 1987.
Progressivement, les intervalles entre le ruisseau Saint-Pierre et la voie ferrée sont bouchés par de nouvelles constructions. La rive gauche de la Seille résiste à l’urbanisation.

 

Vue sur Montigny-lès-Metz depuis Magny
Vue sur Montigny-lès-Metz depuis Magny, 2012, photo AMM
Le ruisseau Saint-Pierre, 2012
Le ruisseau Saint-Pierre, 2012, photo AMM

Passerelle du Lavoir à Magny, 2012 - photo AMM

Magny

En 2012

Calvaire de Magny, 2012
Calvaire de Magny, 2012, photo AMM
Bureau de poste de Magny, 2012
Bureau de poste de Magny, 2012, photo AMM

Village d’un millier d’habitants séparé de la ville de Metz par la voie ferrée, Magny compte près de 6 000 habitants un demi-siècle plus tard. Toutefois, son ban reste peu urbanisé : ses habitants ne représentent que 4,8 % de la population totale de Metz, quand son territoire correspond à 17,8 % de la superficie totale de la ville.

Magny a su intégrer son patrimoine. Grâce à la présence de la voie ferrée et du cours capricieux de la Seille, Magny reste isolé par rapport au quartier du Sablon. Cette position lui permet de conserver son image de « village » aux portes de Metz.

Magny a longtemps été connu pour son fameux dépôt d’ordures de 12 hectares — en fait celui de la ville de Metz —, le « schoutt » , désigné parfois par l’appellation « kip ». Le mot « schoutt » vient du francique mosellan « Schutt », qui signifie décombres, déblais, apocope de « Schuttabladeplatz », c’est-à-dire décharge. À cet endroit, un parc a été créé au milieu des années 1980, surplombant les prés de la Seille. Sur une vingtaine d’hectares, le parc du Pas du Loup offre plus de deux kilomètres de promenades. Il est riche d’une végétation spontanée, variée, fleurie (pruneliers, églantines, saules, érables, etc.) et regorge d’oiseaux sauvages de toutes espèces.

 

Un récupérateur en bas du schoutt
Un récupérateur en bas du schoutt, AMM, 2Fi668
Parc du pas du Loup, 2011
Parc du pas du Loup, 2011, collection Ville de Metz

Suite à d’infructueuses recherches pétrolières sur le versant ouest du Schoutt en 1974, la « Confrérie du Taste-Vin du Schoutt de la commune libre de la route de Magny » fut créée l’année suivante, ses « chevaliers » cherchant, avec humour, à sensibiliser la population sur la relance de la viticulture.

 

 

Les différents oiseaux recensés dans le parc
Les différents oiseaux recensés dans le parc, 2012, photo AMM

 

Désormais, Magny se réapproprie la Seille. Un nouveau pont — la passerelle du Lavoir — a été construit à hauteur de la rue du Patural, afin de compléter le réseau des liaisons piétonnes et cyclables de la ville de Metz. Cette passerelle permet de relier deux promenades de la rive gauche à la rive droite. Toute la partie est du ban, située au-delà de la voie ferrée, est peu urbanisée. Les seules habitations sont celles de populations anciennement nomades qui s’y sont sédentarisées.

 

Vallières

« D’argent à la bande de gueules chargée de trois tours d’or »

Armes de la famille de Faulquenel, des paraiges messins, qui a donné son nom à l’un des quatre anciens bans de Vallières.

Vallières

Des origines à la Révolution

Le village de Vallières est cité pour la première fois en 1053 : Wallerias
(du latin vallis et aria : lieu où il y a une vallée). La forme Valières apparaît en 1344. Cette appellation désigne le lieu d’implantation du village, à savoir la vallée du ruisseau de Vallières, cité dès 1326 (rut de Vallières)

Il prend sa source à Laquenexy, à dix kilomètres au sud-est de Metz. Sur cet affluent de la rive droite de la Moselle se trouvait un moulin (cité en 1262). Les vannes qui servaient à actionner les roues sont encore visibles au 89 rue Jean-Pierre Jean.

 

Blason de Vallières, d’après Armorial des communes du département de la Moselle
Carte de Trudaine, 1744, Culture.gouv.fr F/14/*8486 n°18

Une ancienne voie romaine menant de Metz à Mayence franchissait la Seille et empruntait la vallée du ruisseau de Vallières vers l’est. Proche de Metz, ce village a souffert de plusieurs guerres : mise à sac en 1324, incendie en 1444 et 1495, pillage de Franck de Sickingen en 1517, siège de Metz de 1552, guerre de Trente Ans, siège de 1870 et bombardements de 1944.

En 1324, les gens du roi de Bohème et du comte de Bar logent à Grimont et se répandent à Vallières et ailleurs : ils « boutterent le feu ; et partout ou ilz trouvoient ces pouvres gens de villaiges, ilz frappoient dessus, les tuant et murtrissant inhumainement commes bestes et brulloient tout n’y laissont maison entière » (Huguenin)

Alors l’assaut fut grand à Vallières,
Et à Vantoux et à Méy.
Ils y lancèrent dards et pierres.
De cela bien des gens s’effraient.
Ils fuient devant eux comme éperdus ;
Ils les font fuir par les charrières ;
Là plusieurs sont pris et plusieurs blessés.

(La Guerre de Metz, 1324)

En 1512, Schlucterer comte d’Effestein puis son cousin Frantz von Sickingen pillent Vallières :

Son Ost, étendars et bannieres / Et son camp meit à Vallières Logis, tavernes et hostelleries, / Puissante et grosse artillerie. La ville assiegea de si près, / Qu’il tira aux murs de Metz, Et tout dedans de traiets de poudre / Fort impetueulx comme fouldre
Chronique de la noble ville et citée de Metz

Au début du XVe siècle, Vallières compte 54 feux, soit environ 350 habitants. En 1696, 74 feux pour 64 maisons sont dénombrés. Le village compte alors 2 laboureurs pour 36 vignerons, démontrant l’importance du vignoble local (195 hectares de vigne).
Jusqu’à la Révolution, le village est composé de trois bans-fiefs, chacun administré par un maire :
• le ban Saint-Paul (appartenant aux chanoines de la cathédrale de Metz)
• le ban Saint-Vincent, correspondant au deux-tiers du domaine (appartenant à l’abbaye Saint-Vincent de Metz)
• le ban Faulquenel (possédé successivement par diverses familles, dont la dernière fut celle de Louis Claude de Lescure jusqu’à la Révolution). Une partie de son territoire dépendait du « ban des Treize ».

Vendanges à Vallières
Vendanges à Vallières, collection Barbé
Vue de Vallières avant 1918
Vue de Vallières avant 1918, collection Bucciarelli

Vallières - Collection Bucciarelli

Vallières

De la Révolution à la Seconde Guerre Mondiale

Évolution de la population à Vallières
Évolution de la population à Vallières
Plan d’assemblage du cadastre de Vallières, 1883, SIG
Plan d’assemblage du cadastre de Vallières, 1883, SIG

Devenue commune en 1790, la paroisse de Vallières a pour patronne sainte Lucie, dont l’église remonte au XIe siècle. Elle est transformée et agrandie en 1760, puis restaurée en 1898. En 1790, Vallières est intégrée au canton de Borny. Elle est ensuite érigée en chef-lieu de canton en 1795 puis rattachée aux cantons messins. La commune possédait plusieurs lieux-dits habités :
• les Bordes (qui désigne une ancienne léproserie remontant au XIIIe siècle), à cheval sur le ban de Borny et de Vallières. S’y installent au XIXe siècle les petites soeurs des pauvres et l’orphelinat Saint-Jean
• la Wade (dont le nom vient du patois messin signifiant « gué » sur le ruisseau de Vallières)
• les maisons isolées de Baille-en-Haut, de la Corchade (le « corcheu », désignant un lieu d’équarrissage) et de Lorient
• les auberges des Trois Rois, des Fours à Chaux et de l’Écrevisse (dont le nom provient des célèbres écrevisses du ruisseau).

L’administration départementale désigne encore en 1860 la commune de Vallières sous l’appellation officielle : « Vallières, les Bordes, la Wade et l’Écrevisse ».

 

De la Révolution au rattachement, la population augmente sensiblement, passant de 477 habitants et 81 maisons en 1802 à 1 129 habitants et 211 maisons en 1958. En 1844, les écoles du village accueillent respectivement 49 garçons et 55 filles.

Village rural au petit territoire communal, Vallières compte 91 hectares de vigne pour 273 hectares cultivés. Le ruisseau fournit de l’activité à un moulin et à plusieurs fours à chaux utilisés pour les constructions messines, notamment par le maréchal de Belle-Isle au XVIIIe siècle. Présentes depuis au moins le XIVe siècle, les vignes, qui disparaissent de 1887 à 1890, étaient principalement situées sur le coteau dominant les villages de Vallières et de Vantoux. La production a perduré jusqu’à nos jours mais dans des proportions infimes. Malgré son importance, le vignoble de Vallières n’a jamais possédé d’appellation propre.

Orphelinat Saint-Jean avant 1918
Orphelinat Saint-Jean avant 1918, collection Bucciarelli
Petites Soeurs des Pauvres
Petites Soeurs des Pauvres, collection Bucciarelli

Vallières

En 1962

Vue générale de Vallières, collection Bucciarelli
Inauguration de la gare de Vantoux-Vallières
Inauguration de la gare de Vantoux-Vallières, collection Bucciarelli
Viaduc du chemin de fer, collection Bucciarelli
Viaduc du chemin de fer, collection Bucciarelli

Ville-rue typique, Vallières n’est marquée par l’urbanisation qu’à partir de la date de son rattachement à Metz. Le village est desservi de 1908 à 1944 par la ligne de chemin de fer reliant Metz à Anzeling par Vigy. En 1944, les combats de la Libération endommagent tunnels et viaducs. La gare construite pournles voyageurs et les marchandises reste cependant active de 1946 à 1967, permettant de relier Metz à Vallières par le rail. L’emprise de la voie ferrée sera réutilisée par la RN 233, l’actuelle pénétrante est, principale voie d’accès à Metz depuis l’est. Depuis, la gare de Vantoux-Vallières, située sur le ban de Vallières, a perdu toute utilité.
À cette époque, Vallières perd plus que sa simple vocation ferroviaire. En effet, de la
route de guerre qui montait à flanc du plateau de Vallières à la fin du XIXe siècle, il ne reste plus que l’actuelle rue Henri Dunant. Cette voie qui menait du ruisseau de Vallières au fort Saint-Julien (construit en 1868-1870) et à plusieurs abris militaires (infanterie, artillerie et munitions) est coupée dans les années 1970. La commune perd donc également son intérêt stratégique et militaire. Les servitudes militaires sont supprimées autour des fortifications de Metz en 1954.

 

Servitudes militaires
Des servitudes défensives sont créées dès le XVIIIe siècle afin de garder un espace dégagé autour des fortifications pour l’observation, le tir et éviter la prise de position des assaillants. Trois zones concentriques (jusqu’à 974 mètres), à partir desnfortifications, se répartissent des contraintes décroissantes : zone I : interdiction de toute construction ; zone II : seules les constructions légères en bois et en terre sont tolérées à condition de les démolir sans indemnités hors de l’état de guerre ; zone III : seuls des immeubles à colombage sont autorisés. Ce système est repris et étendu jusqu’à 2 250 mètres par les Allemands.

Gare de Vantoux-Vallières
Gare de Vantoux-Vallières, 2012, photo AMM
Vallières vers 1950
Vallières vers 1950, collection Pestka
Jean-Pierre Jean
Jean-Pierre Jean, collection particulière

Jean-Pierre Jean
Né à Vallières le 10 mai 1872, Jean-Pierre Jean est mort à Pantin le 16 février 1942 et inhumé à Vallières. Fils du président des anciens Combattants de son village, cet ouvrier lithographe anime le Souvenir français, chargé d’entretenir la mémoire des combats et des soldats français de la guerre de 1870. En 1908, il est à l’origine de l’érection du monument de Noisseville. Président-fondateur du Souvenir alsacien-lorrain (1912), il s’engage dans l’armée française en 1914. Au retour de la France, il est élu député (1919-1924), mais ses positions hostiles au statut local des provinces recouvrées lui coûtent son siège. Il abandonne la politique en 1928 pour se consacrer à ses activités au sein du Souvenir français. Le conseil municipal a honoré sa mémoire en baptisant de son nom la rue Principale de Vallières.

Inauguration de la gare de Vantoux-Vallières - Collection Bucciarelli

Vallières

De 1962 à 2012, cinquante ans d'aménagement de l'espace

Vallieres
Vallières, collection Bucciarelli.
Plan d’ensemble des Hauts de Vallières, 1969, Cité de l’architecture et du Patrimoine
Plan d’ensemble des Hauts de Vallières, 1969, Cité de l’architecture et du Patrimoine

L’ancien village rural de Vallières est urbanisé en trois phases.

Tout d’abord, l’opération la plus conséquente est sans conteste l’aménagement dit des hauts de Vallières, sur le plateau surplombant le village et sur une partie du coteau. Elle est confiée à l’architecte Jean Dubuisson, qui y travaille de 1966 à 1979. Il y développe un quartier en suivant les courbes de niveaux et en observant une structuration de l’espace suivant les revenus de ses habitants : des immeubles sur le haut de la colline, des maisons à toit plat dans les secteurs à faible pente, des maisons plus classiques mais à la hauteur contrôlée avec soin sur les flancs de la colline.

La plupart des voies de circulation sont en impasse, afin de favoriser des moyens de déplacement doux, c’est-à-dire non motorisés et non polluants. Pour mener à bien ce projet, une Zone d’Aménagement Concerté (une des premières ZAC de France) intercommunale est créée en 1970 avec la commune voisine de Saint-Julien-lès-Metz, que la ville de Metz avait prévu de rattacher en même temps que Vallières. Cette opération ne s’est achevée qu’en 1997.

La deuxième phase est l’aménagement du lotissement « La Corchade », au début des années 1970, à proximité de l’emplacement de l’ancienne batterie du « trou de Lièvre », construite au début du XXe siècle afin de défendre la voie ferrée.

La troisième phase est la construction en 1979 du lotissement du Saulnois au sudest du village, à proximité de l’ancienne voie ferrée et de la commune de Vantoux.

 

Jean Dubuisson (1914-2011)
Premier Prix de Rome en 1945 après avoir suivi les Beaux-arts à Paris, Jean Dubuisson séjourne à la Villa Médicis puis à Athènes avant de revenir en France en 1950. Émule du Bauhaus et de Le Corbusier, une de ses premières réalisations est un ensemble de 800 logements sociaux à Strasbourg. Cet architecte intervient notamment dans la construction de grands ensembles dans les années 1950 et 1960. Fils et petit-fils d’architecte, Jean Dubuisson « portait un projet social de l’habitat », construisant sans faire de différences entre ceux qui ont de l’argent et ceux qui n’en ont pas, et répondant souvent aux nécessités du temps, aux urgences imposées par les destructions de la Seconde Guerre mondiale et au manque cruel de logements. À Metz, il intervient à Bellecroix, à Borny et à Vallières.

Vue aérienne des Hauts de Vallières - Cité de l’architecture et du Patrimoine

Vallières

En 2012

Lavoir de Vallières, début XXe s., collection Bucciarelli
Lavoir de Vallières, 2012, photo AMM
Vue générale du bas de Vallières depuis les Hauts de Vallières. Au premier plan, la rue de la Charrière et Borny en arrière-plan, 2012, photo AMM

Depuis le plan local d’urbanisme de 2000, le quartier de Vallières comprend Les Bordes dans leur totalité. Dénommé désormais Vallières-Les Bordes, il compte 312 hectares (7,5 % de Metz) pour près de 10 000 habitants (7,8 % de Metz), soit huit fois plus qu’en 1962 !

Aujourd’hui la rue de la Charrière limite à l’est le développement du quartier. Un projet d’urbanisation durable du secteur des Hauts de Vallières a été envisagé sur vingt-cinq ans afin de prolonger et de garder le respect de l’environnement créé en 1970 par Jean Dubuisson. La première phase, de 7 hectares sur 57 au total, a été finalement ajournée en 2012, afin de limiter la densification de l’espace communal, de reconstruire la ville sur elle-même et d’utiliser les friches militaires, industrielles ou hospitalières. En attendant, le site verra l’aménagement d’un espace naturel pédagogique et de jardins familiaux.

 

 

Le ministère de la Culture et de la Communication a sélectionné en 2012 le quartier créé par Jean Dubuisson parmi dix ensembles urbains de logements collectifs construits entre 1940 et 1980 afin de procéder à une labellisation « patrimoine du XXe siècle ». Le quartier a été retenu pour ses aspects architectural, urbanistique, technique, historique et paysager.

Crue du ruisseau de Vallières, 2001, Républicain Lorrain, AMM, DP 11(3)

 

Le ruisseau de Vallières — qui connaît encore parfois des crues importantes, comme en 2001 — structure encore aujourd’hui le quartier. En témoigne la Fête du Ruisseau, organisée chaque année à la Pentecôte et devenue la fête de ce quartier. Le centre ancien a conservé, malgré une urbanisation accélérée, son cachet typique avec son lavoir et son église.

Crédits

Cette exposition a été présentée aux Archives Municipales de Metz du 8/10 au 31/12/2012. Elle été conçue et réalisée par les Archives municipales en partenariat avec la Direction de la Communication et le Service Système et Information Géographique. 

Comité de rédaction : Sandrine Cocca, Thierry Deprez, Maxime Hénault, Sébastien Wagner.  Remerciements : MMES Barbé et Petska, MM. Bucciarelli, Godfrin, Maguin et Muller pour le prêt de leurs photographies.


JOUR 24 • Revue hebdomadaire Le Noël, 1923,
sélectionné par Béatrice, agent d’archives et de bibliothèque  :

« Ce qui m’a tout de suite plu dans cette revue conservée dans notre bibliothèque, c’est la beauté de son entête ! La superbe calligraphie de l’écriture du titre, les cadres végétaux, les couleurs … ce genre de graphisme n’a pas vieilli à mon avis, et redevient même très populaire aujourd’hui. Une recherche sur internet nous apprend que la revue Le Noël a été créée en 1895 et était destinée à la base aux enfants, puis à partir de 1914 à un lectorat de jeunes filles. En feuilletant quelques numéros, on découvre un contenu très varié : sujets d’actualité et de société, textes éducatifs, tutoriels de bricolage, et aussi bien entendu, des contes et chants de Noël …. avec le petit bonus des encarts publicitaires qui nous donnent des détails sur la vie quotidienne dans les années 1910-1920.
Ce que j’ai trouvé surtout étonnant, en ouvrant la boîte contenant tous les numéros de 1923, c’est de faire défiler les 52 couvertures avec ce titre si saisonnier répété de janvier à décembre. Un peu comme si tous les jours de l’année c’était Noël ! Pour ma part, je serais plutôt favorable à cette idée … Joyeux Noël à toutes et à tous ! »


JOUR 23 • L’anecdote de l’histoire de Metz la plus incroyable, 1495,
sélectionné par Laurent, agent d’archives :

« L’histoire la plus surprenante que j’ai entendue depuis que je travaille aux Archives est celle d’un cerf monté dans les hauteurs de la cathédrale de la Ville de Metz au XVe siècle ! Lorsqu’on me l’a racontée, cela m’a paru tellement incroyable que j’ai voulu en savoir plus. En effet, Philippe de Vigneulles confirme la réalité de cette anecdote dans ses Chroniques :
« Aussi en ce même mois (août 1495), le 5ème jour, il y eut un jeune cerf d’environ 2 ans qui appartenait à monseigneur l’acollaitre(*) de la Grande Eglise de Metz. Ce cerf entra en la dite Grande Eglise, puis se posta devant une haute tour, qu’on appelait une des tours Charlemagne (car alors il y avait 2 hautes tours d’un côté et de l’autre du chœur, lesquelles ont été abattues pour édifier le nouveau chœur) ; et ce cerf monta tout en haut de ladite tour par un avif qui y était. Et fut sur le nouvel ouvrage sur les alleux de maçons et puis descendit sans se faire mal. De quoi l’on fut bien ébahi : car ladite tour était aussi haute comme sont les voûtes de la dite Grande Eglise »». (*) Note : L’acolâtre est le maître de l’Ecole Cathédrale, un chanoine chargé d’instruire les jeunes clercs de la cathédrale. Il habitait probablement les lieux, et le cerf apprivoisé se serait échappé de son logement ?

La prochaine fois que vous visiterez la cathédrale Saint-Etienne, j’espère que vous aurez une pensée pour ce jeune cerf aventureux qui, il y a 528 ans, a emprunté un escalier à vis puis s’est promené sur les échafaudages de maçons, à une hauteur de 40 mètres, et est redescendu sans encombre ! »


JOUR 22 • Histoire d’un immeuble rue des Augustins,
extraits de permis de construire sélectionnés par Clément, e-archiviste :

« Il y a plus d’un an maintenant, le projet METÆ était mis en ligne. Ce nouvel outil, proposant à la fois un accès à distance aux archives numérisées via une carte interactive ainsi que des expositions virtuelles, est l’occasion de (re)découvrir le patrimoine urbain de la Ville de Metz. Je profite alors de ce calendrier de l’avent pour illustrer les possibilités offertes par METÆ. En s’intéressant à une parcelle au hasard, il nous est possible de retracer l’histoire d’un lieu méconnu et de ses occupants.

Prenons le 11 rue des Augustins pour exemple, en consultant les différents permis de construire associés, nous découvrons son histoire :
• L’immeuble est construit entre 1905 et 1907, pendant l’aménagement du quartier de la nouvelle gare par les Allemands. Dès sa création, le rez-de-chaussée du bâtiment est occupé par une épicerie. Puis, à partir de 1919 et jusqu’en 1961 la boutique devient une boucherie-charcuterie.
• Dès 1908, le Café du Tunnel (ou Hôtel-Restaurant du Tunnel) se tient dans la cour intérieure du 11 rue des Augustins et des soirées dansantes y sont régulièrement organisées. En 1913, une cabine de projection de cinéma y est même installée sans autorisation préalable de la Police des bâtiments. C’est l’une des toutes premières « salle de cinéma »» à Metz, où des projections gratuites ont lieu tous les soirs jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale. Le propriétaire, Monsieur Boistaux fait agrandir la salle en 1919 pour la consacrer entièrement à la projection de films. Elle redeviendra une salle de danse et de concert après la Seconde Guerre mondiale, appelée notamment le Dancing des Ambassadeurs.
• En janvier 1962, une demande est déposée pour la construction d’un bowling avec une transformation de la façade et de la vitrine de l’ancienne boutique. On observe sur les plans que la salle possédait, entre autres, quatre pistes, un bar et des sanitaires.
• En 1973, la façade et l’intérieur sont de nouveau transformés afin d’y installer un bar-discothèque appelé Le Beaulieu. La salle est composée de différents plateaux pour un total de 345 m2 dont 35m2 consacrés à la piste de danse.
• L’immeuble a aussi depuis le début un rôle d’habitation puisque les étages sont occupés par plusieurs appartements. En 1983, les combles sont même aménagés pour ajouter de nouveaux logements. À la fin du XXe siècle, plusieurs autres commerces prennent place à cette adresse. Aujourd’hui, le bâtiment a conservé sa fonction de lieu de divertissement puisqu’une boîte de nuit occupe les lieux. »


JOUR 21 • Un plan en coupe et profil de l’Opéra-Théâtre de Metz, 1750,
sélectionné par Thierry, directeur des Archives, archiviste :

« Amateur de théâtre, notamment de boulevard et d’opéras, je trouve l’histoire de l’Opéra-Théâtre de Metz particulièrement intéressante. Inauguré le 3 février 1752, l’Hôtel des Spectacles, aujourd’hui Opéra-Théâtre de l’Eurométropole de Metz, est l’un des premiers théâtres construits en France et le plus ancien encore en activité. Au cours de son histoire, de nombreuses troupes s’y sont produites et de grands noms y ont joué. Parmi ses directeurs précédents, je retiens Abel Rilliard (1912-2003) de 1964 à 1976 par ailleurs peintre et décorateur. Notre Opéra-Théâtre est aujourd’hui l’un des derniers en France à posséder ses propres ateliers pour la création des costumes et décors.
Couvrant les 270 ans d’histoire de ce lieu et racontant ses évolutions successives, nombreux sont les documents conservés dans nos fonds aux Archives municipales de la Ville de Metz : plans, programmes, affiches, photographies des représentations, ….
Parmi ceux-ci, j’ai sélectionné ce plan qui présente une vue en Coupe et profil du Théâtre de Metz pris sur la ligne de milieu de sa longueur et nous projette dans l’intérieur du bâtiment en 1750 grâce à son dessin détaillé.
Les légendes nous informent des emplacements des Loges des Acteurs, Foyer des acteurs, Loge du Souffleur, le magazin des habits  … et de diverses informations techniques comme les Chemins des clefs pendantes, les Chemins pour les mouvemens des Ciels et Plafonds. On voit aussi mention d’un Caffé et du Logement de l’Architecte de la Ville. Et on découvre même l’existence d’une Loge secrète entre les socles des colonnes située sous le premier balcon ! Existe-t-elle encore ?
Pour le plaisir des yeux curieux, voici ce plan en haute définition dans notre visionneuse, afin de vous permettre de zoomer sur les détails. »


JOUR 20 • Un registre de rapports médicaux des hospices civils de Metz, fin XIXè siècle,
sélectionné par Déborah, webmestre :

« Découvert par hasard au milieu d’une série de documents d’ordre plus logistique, ce registre m’a surprise par ses descriptions détaillées de patients admis dans les hospices de la Ville de Metz. Il rassemble les transcriptions des rapports médicaux des 𝑎𝑙𝑖𝑒́𝑛𝑒́𝑠 𝑒𝑛 𝑜𝑏𝑠𝑒𝑟𝑣𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎̀ 𝑙’ℎ𝑜𝑠𝑝𝑖𝑐𝑒 𝑆𝑎𝑖𝑛𝑡-𝑁𝑖𝑐𝑜𝑙𝑎𝑠, et de 𝑚𝑎𝑙𝑎𝑑𝑒𝑠 𝑒𝑛 𝑡𝑟𝑎𝑖𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑎̀ 𝑙’ℎ𝑜̂𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙 𝐵𝑜𝑛 𝑆𝑒𝑐𝑜𝑢𝑟𝑠, entre 1879 et 1891. J’ai toujours beaucoup apprécié les documents d’archives qui partagent le quotidien des humains d’autrefois, parfois en filigrane entre les lignes, ou plus frontalement comme celui-ci ! Sous une calligraphie très soignée (parfois moins), on découvre le profil des malades, leur situation familiale, leur profession, l’histoire de leurs symptômes, le comportement du patient sous observation, le traitement et les décisions prises : admission prolongée, transfert dans un autre établissement, sortie. En quelques courtes lignes ou parfois sur une page complète, on découvre des parcours de vie, des histoires de famille poignantes, la lecture est parfois difficile. Feuilleter ce registre ouvre une fenêtre sur le vécu concret des Lorrains d’il y a 130-140 ans, et fournit aussi un éclairage captivant sur la médecine et la psychiatrie telles qu’elles étaient pratiquées. J’ai pensé, en lisant certaines de ses pages, que les problématiques de santé de notre époque y trouvaient un curieux écho.  »

 


JOUR 19 • Un avis officiel pour la vente d’arbres de Noël, 1909,
sélectionné par Catherine, assistante de direction et de conservation :

« La période des fêtes de fin d’année, avec toutes les belles illuminations dans la ville et les maisons, ne serait pas ce qu’elle est sans l’emblématique sapin de Noël, point d’admiration central au pied duquel s’amoncèlent les cadeaux que petits et grands sont impatients de découvrir. Qu’il soit naturel, artificiel, en bois ou d’une autre matière, grand ou petit, décoré de toutes les couleurs ou de style monochrome, il confère un côté féerique, magique à ces fêtes et je ne me lasse jamais de le contempler.
Son origine se trouve dans une pratique païenne nordique qui consistait à décorer un arbre, symbole du renouveau et de la vie, pour célébrer la renaissance du soleil au moment du solstice d’hiver. Par la suite, ces traditions ont perduré dans certaines régions d’Europe. Selon des sources d’archives, le sapin de Noël tel qu’on le connait, serait apparu au 16ème siècle en Alsace appartenant alors au Saint-Empire romain germanique. D’autres sources suggèrent qu’il aurait ensuite été introduit en France par les Alsaciens exilés après la guerre de 1870. Toutefois, on l’aurait aperçu dans la capitale française bien antérieurement : à Versailles en 1738 à l’initiative de l’épouse polonaise du roi Louis XV puis aux Tuileries en 1837 souhaité par la belle-fille allemande de Louis-Philippe …
L’affiche que j’ai sélectionnée est un avis officiel de la Ville de Metz daté du 25 novembre 1909 (jour de la Sainte-Catherine !) présentant la mise aux enchères des emplacements pour la vente d’arbres de Noël et mentionnant une liste de lieux familiers : place de la Cathédrale, place Saint-Jacques, place de Chambre, quai Félix Maréchal, place de la Préfecture. Saviez-vous qu’un vendeur de sapins se trouve toujours au bout du quai Félix Maréchal, au même endroit qu’autrefois ? »


JOUR 18 • Une brochure touristique de Metz en braille, XXIe s.,
sélectionné par Nadia, agent d’archives :

« Pendant le tri d’un fonds contemporain, un document intégralement blanc à la couverture épaisse couverte de points en relief a attiré mon attention. Il s’agit en fait d’un document en braille proposé par l’Office de Tourisme de Metz au début des années 2000 pour permettre « aux visiteurs malvoyants et aveugles une approche tactile » complémentaire de circuits de visites guidées dans la ville. En tournant les pages cartonnées, on découvre des dessins en relief de bâtiments messins remarquables (la cathédrale Saint-Etienne, l’Opéra-Théâtre, la Porte des Allemands, la Place St Louis, la gare, le temple-neuf). Ce document m’a donné envie de fermer les yeux et d’essayer de reconnaître par le toucher les bâtiments familiers de la ville ; et aussi de déchiffrer l’alphabet du braille, dont les signes mystérieux me font un peu penser à ceux de la sténographie. Je trouve excellente cette initiative qui permet une découverte tactile de la belle architecture de la Ville de Metz  ! »


JOUR 17 • J’ai habité dans le logement du jardinier du Jardin Botanique !
un plan de 1862 sélectionné par Bernadette, agent d’archives en charge de la généalogie  :

« En classant le fonds 4N qui contient les documents d’archives relatives aux Propriétés communales de la Ville de Metz pour la période 1801/1870, je suis tombée sur ce plan du Jardin Botanique en 1862. En regardant de plus près ses annotations, je me suis rendue compte que j’ai habité à l’emplacement même du logement du jardinier !
C’est ainsi que j’ai appris que le Jardin Botanique de Metz se trouvait, de 1802 à 1865 sur la colline Sainte-Croix, rue du Tombois, (d’ailleurs anciennement nommée rue du jardin botanique), avant de déménager en 1867 sur le domaine de Frescatelly à Montigny.
Ce premier jardin avait été aménagé dans l’enceinte du couvent des Capucins et comportait une orangerie installée dans une église désaffectée. On voit sur le plan l’entrée principale du jardin située rue des Capucins, et les emplacements de l’orangerie, des serres chaudes, d’une salle de réunion autrefois école israélite, d’une autre salle de réunion de la Société d’horticulture, d’un magasin d’artillerie voisin « dont on propose l’acquisition par la ville ».
Le plan étant tracé sur un calque tout fin qui commençait à s’effriter, nous avons décidé de l’envoyer en restauration. À présent restauré et numérisé, il est consultable sur notre site.
N’hésitez pas à zoomer pour voir les détails ! »


JOUR 16 • Le règlement des bains et des lavoirs de la ville de Metz, 1924,
sélectionné par Justine, assistante archiviste en charge de la collecte :

« La sous-série 1M/d sur les édifices publics a été le premier fonds que j’ai classé lorsque j’étais stagiaire aux Archives Municipales pendant mes études d’histoire. J’ai sélectionné les règlements des bains et des lavoirs de la Ville de Metz. Plusieurs points font sourire aujourd’hui, comme l’interdiction « 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑡𝑒𝑟 𝑒𝑡 𝑑𝑒 𝑐𝑟𝑖𝑒𝑟 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑙𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟𝑠 », probablement en relation avec l’article précédent : 𝑖𝑙 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑑𝑖𝑡 𝑑’𝑖𝑛𝑡𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑟𝑒 𝑎𝑢 𝑙𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑣𝑖𝑛, 𝑏𝑖𝑒̀𝑟𝑒, 𝑒𝑎𝑢-𝑑𝑒-𝑣𝑖𝑒 𝑒𝑡 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑏𝑜𝑖𝑠𝑠𝑜𝑛𝑠 𝑎𝑙𝑐𝑜𝑜𝑙𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠 ».
D’autres règles peuvent surprendre ou même choquer dans la formulation, »𝐿𝑒𝑠 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒𝑠 𝑎𝑡𝑡𝑒𝑖𝑛𝑡𝑒𝑠 (…) 𝑑’𝑖𝑛𝑓𝑖𝑟𝑚𝑖𝑡𝑒́𝑠 𝑟𝑒𝑝𝑜𝑢𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒𝑠 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑒𝑥𝑐𝑙𝑢𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑓𝑟𝑒́𝑞𝑢𝑒𝑛𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑠 𝑏𝑎𝑖𝑛𝑠 » mais nous informent aussi sur des préoccupations sanitaires : « 𝑖𝑙 𝑛’𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑝𝑒𝑟𝑚𝑖𝑠 𝑑’𝑖𝑛𝑡𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑟𝑒 𝑎𝑢 𝑙𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑑𝑢 𝑙𝑖𝑛𝑔𝑒 𝑖𝑛𝑓𝑒𝑐𝑡𝑒́ 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑡𝑖𝑒̀𝑟𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑎𝑔𝑖𝑒𝑢𝑠𝑒𝑠 »(art. 6 du règlement pour l’usage des lavoirs municipaux) , « 𝑖𝑙 𝑒𝑠𝑡 𝑠𝑒́𝑣𝑒̀𝑟𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒́𝑓𝑒𝑛𝑑𝑢 𝑑𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑢𝑠𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑏𝑎𝑖𝑔𝑛𝑜𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑡𝑎𝑛, 𝑑𝑒 𝑠𝑒𝑙, 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑓𝑓𝑟𝑒 𝑒𝑡 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡𝑠 𝑐ℎ𝑖𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠 »(art. 10 du règlement pour l’usage des Bains municipaux). »

grands bains – peinture

 


JOUR 15 • Un catalogue de lampions de fêtes, 1898,
sélectionné par Mathieu, agent d’archives :

« Durant la période allemande, Metz célèbre l’anniversaire de l’empereur Guillaume II avec différentes cérémonies. Un banquet, des offices religieux mais aussi une retraite aux flambeaux ! Le soir, le cortège se forme en groupes selon un ordre protocolaire bien établi reprenant les différents quartiers et les strates de la population. Ce catalogue publicitaire de 1898 illustre la diversité des lampions éclairant le cortège. Les lampions, ballons ou torches peuvent avoir des formes géométriques ou animales ; être agrémentés d’ornements ou en être dépourvus. Pour d’autres, un décor réalisé à la laque s’inspire des motifs et techniques asiatiques. La plupart du temps, le travail de classement nous confronte à des documents administratifs plutôt formels. Quand je tombe sur des documents visuels comme celui-là au hasard des dossiers, cela offre une petite bulle divertissante dans la journée. »

Guillaume II (1859-1941)


JOUR 14 • L’ouvrage  » Metz » par Gabriel Hocquard, 1961,
sélectionné par Sandrine, documentaliste secteur des publics

« Ce livre en noir et blanc de ma ville de naissance permet de se replonger dans le Metz d’Avant, nostalgie de ma jeunesse. Notamment les photographies du centre-ville qui me rappellent l’itinéraire des promenades en famille : chaque samedi, on allait en ville, c’était un rituel ! Plus tard, j’y allais avec les copines, on se retrouvait à la Rép’ (Place de la République pour les non initiés).  Aujourd’hui, 60 ans plus tard, la Ville de Metz est toujours aussi belle mais désormais plus moderne, et pourtant vous reconnaîtrez certainement de nombreux lieux dans ces photos du passé, malgré les différences (images à la suite).  Ce livre fait partie des nombreux ouvrages photographiques disponibles dans notre bibliothèque et à consulter en salle de lecture. »


JOUR 13 • Le chirographe, un acte pour se protéger des faux,

sélectionné par Alexandre, archiviste, chef de projet culturel :

« Le chirographe est un acte utilisé jusqu’à la fin du Moyen-Âge. L’acte est écrit en deux exemplaires sur un même parchemin. Entre les textes rédigés à l’identique, le scribe inscrivait une ligne de texte appelée devise. Le document était par la suite découpé en ligne droite ou en dent de scie au milieu de la devise et chacune des parties concernées par l’acte recevait son exemplaire. Lors de conflits ou de doutes, la coïncidence des deux parties du parchemin permettait de définir son authenticité.

J’apprécie l’ingéniosité du système et la beauté des devises. Lors d’ateliers pédagogiques, ce document permet de transmettre beaucoup. Les élèves découvrent l’histoire locale, fabriquent leur propre acte et repartent avec un souvenir. C’est ça aussi la richesse des archives. Le chirographe que je présente (II164-2) concerne Guillaume de Montfort et Raoul de Tintiniac et date du XIIe siècle. On peut observer que la devise a été coupée en dent de scie et qu’elle semble comprendre un mot. »



JOUR 12 • Les passeports du XIXe siècle,
sélectionnés par Clément, e-archiviste :

« Ce qui est passionnant à travers l’étude de l’Histoire, et notamment grâce aux archives, c’est de pouvoir se représenter le quotidien de ceux qui nous ont précédés. Il est bien souvent différent de ce qu’on imagine. En pensant aux siècles passés, on se représente souvent un monde figé et des territoires isolés. En réalité, les déplacements entre villes, régions ou pays étaient nombreux et cela avant-même la démocratisation du transport ferroviaire ou de l’automobile. C’est ce dont témoignent les documents que j’ai choisi de vous présenter : certains passeports du XIXe siècle conservés dans les fonds de la Police générale (sous-série 2I).

À l’époque, toute personne souhaitant voyager en dehors de son département de domicile devait être en possession d’un passeport. Ce document communique de nombreuses informations sur son propriétaire telles que ses nom, prénom, métier, ville d’origine et destination, mais aussi son signalement physique, et ses signes particuliers éventuels (cicatrices, tatouages, etc.).
Les passeports étaient valables un an et il y en existait de trois types : un pour les déplacements intérieurs, un pour les déplacements extérieurs et un pour les indigents, ce dernier était gratuit. C’est pourquoi les profils sont variés, on y trouve aussi bien des commerçants et des militaires que des vagabonds.

Sur certains passeports est également indiqué l’itinéraire obligatoire que doit suivre la personne avec, au verso, les visas des différentes postes frontières. Ces informations nous donnent des indications sur le temps pris par les voyageurs pour effectuer le trajet. Par exemple, Mme Ognon Marguerite, lingère, accompagnée de son enfant de 3 ans et demi, part de Lunel (vers Montpellier) le 29 avril 1845 et arrive dans la Ville de Metz le 18 mai 1845 : soit une distance de 692 km en 20 jours ! »


JOUR 11 • Une lettre d’offre de services par les frères aéronautes Godard, 1861,
sélectionnée par Déborah, webmestre :

« Ce courrier envoyé à la Ville de Metz en février 1861 et signé ‘Godard frères, aéronautes de l’Armée d’Italie et de l’hippodrome de Paris‘ contient une proposition de services à l’occasion des ‘fêtes données par le comice agricole’ dans le contexte de l’Exposition Universelle de Metz en 1861. Cette lettre me fascine depuis sa découverte. Non seulement pour la beauté des illustrations qui habille son en-tête, mais aussi pour les promesses incroyables de voltiges aériennes qu’elle annonce. Elle m’a rendu curieuse d’en découvrir davantage sur ses auteurs et les performances aéronautiques au XIXème siècle. Il existe beaucoup de traces sur internet de cette fratrie (Eugène le plus illustre, Louis, Jules, Auguste, mais aussi leurs femmes et leurs descendants) et des nombreuses contributions que la famille Godard a apporté au développement de modèles de ballons innovants et à leur production industrielle pour divers usages (poste aérienne, vol d’observation civil ou militaire, vols de plaisance, performances, compétitions… ).

Un autre de nos documents nous partage le programme du spectacle finalement retenu par la Ville de Metz  : « Dimanche 25 aout 1861 à 4h : Ascension du célèbre aéronaute Godard de Paris dans un ballon de 500 mètres cubes, pavoisé aux armes de France. Exercices gymnastiques sur un trapèze suspendu à 6 mètres au-dessous de la nacelle. Une flottille de 6 ballons de différentes grandeurs sera lancée avant le Ballon gigantesque ; les uns seront incendiés spontanément, les autres laisseront tomber des Parachutes élégamment ornés« . Ce devait être un spectacle incroyable, j’aurais aimé le voir ! »

Portrait de G. Yvon, le Guillois, J.J. Danduran, H. de P., A.R, Burson, Lieux, Eugène Godard (tout à droite), dans la nacelle du ballon « l’Aigle », en 1864.
Collections Musée Carnavalet – Histoire de Paris
La montgolfière l’Aigle, fabriquée par Eugène Godard, 1864 / Coll.
National Air and Space Musem.

Louis et Jules Godard, aéronautes,
Photographie, tirage de démonstration
[Atelier Nadar] / Gallica


JOUR 10 • Le plus ancien document conservé dans nos fonds, fin VIIe-début VIIIe siècle,
sélectionné par Thierry, directeur des Archives, archiviste  :

« Nos documents d’archives les plus anciens liés à l’administration communale de la Ville de Metz remontent au XIIe siècle. Mais dans nos fonds d’archives privées, nous conservons un document d’un âge encore plus vénérable, vieux de plus de 1300 ans : le manuscrit de Luxeuil.
En 1892, le Baron de Salis fit don aux Archives de Metz de documents exceptionnels : des diplômes originaux de rois, des bulles papales, des chartes épiscopales et même deux documents datés d’avant l’an mil. Le plus ancien est une page en écriture minuscule mérovingienne, dite de Luxeuil (1), à la date estimée entre la seconde moitié du VIIe siècle et le début du VIIIe siècle. Ce feuillet provient d’une collection de sermons pour les grandes fêtes de l’année liturgique. Treize autres feuillets de ce manuscrit se trouvent à Londres (British Library) et un autre à New Haven (Yale).

Pour la petite histoire, mon prédécesseur, Henri Tribout, archiviste de 1949 à 1977, a tenté de reconstituer le parcours hasardeux de ce feuillet avant de parvenir chez nous. Et l’on apprend dans une brochure détaillée que le Baron de Salis pourrait l’avoir acquis soit lors d’un achat de « 358 pièces à la librairie Chimot », ou lors d’un « échange fait en 1845 avec l’école de pyrotechnie de Metz qui accepta de donner dix kilos de vieux actes contre le même poids de parchemin blanc. (2) »

(1) Pour en savoir plus sur l’écriture mérovingienne, dite de Luxeuil : article wikipedia
(2)  » Le plus ancien manuscrit de Luxeuil (VIIe siècle) – Les fragments de Metz de Yale » par Henri TRIBOUT de MOREMBERT, 1972 (CBBr8T121 – AMM)


JOUR 9 • Un manuel de maintien et de danse, 1894,
sélectionné par Nadia, agent d’archives :

« Ce Manuel du maintien et de la danse m’a transportée dans un autre temps. Découvert parmi une série de documents privés donnés aux Archives municipales, il m’a tout de suite attiré l’œil par ses pages illustrées. Les beaux dessins montrent bien les postures élégantes des danseurs. J’aime beaucoup le détail des pas dessinés, qui aident à comprendre le positionnement précis des pieds. On apprend dans ce manuel diverses anecdotes historiques sur l’origine des danses, la Gigue, la Gavotte, la Chacone … mais aussi des règles de bienséance pour bien saluer en société. La manière de saluer une personne de rang élevé est en fait très technique, comme vous le montre les images qui suivent ! Après recherche, l’auteur, Henri de Soria (1860-1914) est un professeur de danse, chorégraphe et historien de la danse français qui a écrit plusieurs ouvrages pédagogiques autour de la danse.  »


JOUR 8 • Une carte d’Ukraine en liège, XXIe siècle,
sélectionné par Laurent, agent d’archives :

« Wow ! C’est la réaction qui m’est venue lorsque j’ai vu cette carte pour la première fois. J’étais alors chargé d’enregistrer et d’indexer les objets et documents émanant du service Protocole de la Ville de Metz. Médailles, drapeaux, statuettes, etc., les objets sont divers et variés mais cette carte atypique m’a tout de suite beaucoup plu, et m’a même ému. Passionné d’architecture, de littérature, d’art culinaire et surtout des paysages d’Ukraine, je noue depuis plus de 17 ans des amitiés avec des habitants de ce pays et des expatriés vivant en Lorraine. J’ai toujours eu une affinité avec les cultures des pays de l’Est. Les couleurs du drapeau ukrainien représentent les champs de blé et le ciel bleu. On voit également au coin de cette carte les armoiries de l’Ukraine, le tryzub, (de l’ukrainien тризуб, « trident ») qui représente le bouclier et l’épée de Saint Vladimir qui baptisa l’Ukraine.  »


JOUR 7 • Une photographie de l’inauguration de la statue du général Mangin, 1929,
sélectionné par Sandrine, documentaliste secteur des publics :

« Cette photographie a été la première que j’ai dû expertiser à la demande d’un ancien maire de la Ville de Metz. Le côté ‘enquête’ me plaît beaucoup , j’ai l’habitude car j’ai de nombreux documents iconographiques à enregistrer mais malheureusement ni d’indication, ni de date.
Il a fallu d’abord déterminer le lieu : j’ai retrouvé l’enseigne « Octave Jacob » dans les annuaires, et sa localisation rue Gambetta. Ensuite trouver quelle manifestation à cet endroit : beaucoup de militaires, j’avais pensé à un défilé avec les Dames de Metz au premier plan … et pas du tout ! Il s’agit bien de l’inauguration de la statue du général Mangin en présence de son épouse et de sa belle-mère. La presse ancienne et Gallica sont des outils très utiles dans mon métier. »

Un autre point de vue : Metz, inauguration de la statue du général Mangin [photographie de presse] / Agence Meurisse – Source Gallica


JOUR 6 • La légende du Saint-Nicolas
Un dessin de Jean Morette sélectionné par Catherine, assistante de direction :

« Dans notre Ville de Metz et en Lorraine-Alsace, fêter la Saint-Nicolas est une incontournable tradition dans les festivités de fin d’année : offrir et déguster des Mannele ou encore des personnages en pain d’épices, assister au cortège pour rencontrer le Saint-Patron des écoliers et peut-être attraper des bonbons à la volée… C’est un moment que j’apprécie tout particulièrement pour la joie qu’il provoque chez les enfants, leurs yeux émerveillés par toute cette magie, mais aussi chez les adultes qui ne demandent parfois qu’à redevenir des enfants…  Immanquablement, cela m’évoque de merveilleux souvenirs de mon enfance. La première fois que j’ai vu Saint-Nicolas, c’était à la maternelle. Il était accompagné bien sûr du redoutable Père Fouettard. J’étais à la fois fascinée et terrifiée, et récemment ravie et fière de discuter avec ce dernier, qui au fond, n’est pas si terrible ! Le choix de ce dessin de Jean Morette permet de découvrir ou redécouvrir la légende de Saint-Nicolas qui, effroyable au début, se termine heureusement bien. »

 

JOUR 5 • L’affiche du festival de science-fiction et de l’imaginaire de Metz, 1982,
sélectionnée par Justine, assistante archiviste en charge de la collecte :

« La science-fiction est une littérature que j’apprécie beaucoup pour sa capacité à parler de notre présent à travers le prisme de l’imaginaire scientifique. Pendant 10 ans (1976-1986) la ville de Metz a organisé un festival de science-fiction et accueilli des grands écrivains nationaux et internationaux. Je suis malheureusement trop jeune pour avoir participé à ce festival. J’aurais beaucoup aimé rencontrer l’auteur de ‘Blade Runner’,  Philip K. Dick, et assister à sa célèbre conférence de 1977. Elle est heureusement visionnable en intégralité sur internet :
Voir la conférence (VO non sous-titrée) https://images.cnrs.fr/video/2267 »

(Photo Jean Zins. Le Républicain Lorrain Metz)
Crédits : Le Républicain Lorrain

 


JOUR 4 • Les microfilms des registres d’Etat civil, XXe s.,
 sélectionnés par Bernadette, agent d’archives en charge de la généalogie :

« Comme on dit sur les réseaux sociaux de nos jours ….. T’es un ancien, si t’as connu …. les microfilms ! Alors oui, je suis une ancienne de l’équipe qui utilisait les lecteurs de microfilms pour imprimer des actes d’état civil. Dans une visée de conservation préventive et pour éviter la dégradation des registres, l’utilisation des microfilms permettait la recherche rapide et l’impression à la demande. Il fallait installer la bobine dans les rouages du lecteur, le glisser sur l’optique lumineux, faire défiler les vues jusqu’à l’acte demandé, utiliser les molettes pour ajuster les repères autour de l’image et lancer l’impression. Vous voyez sur l’écran (gros plan dans les photos jointes) que la première bobine datée de mai 1979, est annotée « microfilmed by the Genealogical Society, Salt Lake City » car nos premiers registres ont été microfilmés gracieusement par cette société américaine dans le cadre d’un accord avec les Archives de France à partir de 1960. Pour en savoir plus sur cette curieuse histoire, lisez cet article d’Archimag : « Généalogie : les Mormons et la religion des archives ».

À présent, nous sommes passés à l’ère de la numérisation, il vous est possible de consulter intégralement nos registres d’état civil et paroissiaux sur notre site internet depuis votre domicile et de télécharger les pages qui vous intéressent ! »

  


JOUR 3 • Une affiche annonçant la Fête de la Jeunesse, 1796,

sélectionné par Mathieu, agent d’archives :

« En arrivant dans le service, les premiers documents que j’ai dû classer concernaient des fêtes révolutionnaires. J’ai choisi cet avis à la « Fête de la Jeunesse » car il possède des éléments originaux et caractéristiques de l’époque révolutionnaire qui retiennent l’attention. L’iconographie révolutionnaire saute aux yeux, avec ce faisceau central sur lequel est fiché le bonnet phrygien et une couronne végétale. La République nouvellement constituée abolit les anciens repères en en proposant de nouveaux. Ainsi le faisceau se retrouve aussi dans l’emblème encadré de deux génies au sommet de l’avis. La fête de la Jeunesse est l’un des nombreux événements républicains louant les vertus des citoyens. Enfin, la datation du document au 6 Germinal an IV (soit du 26 mars 1796) montre les bouleversements drastiques opérés pour offrir de nouveaux cadres et marqueurs temporels. »


JOUR 2 • Jean Morette a dessiné ma fenêtre !
un dessin sélectionné par Alexandre, archiviste, chef de projet culturel :

« Le dessin ci-présent est l’œuvre de Jean Morette (1911-2002), célèbre illustrateur lorrain. Il s’agit du cloître des Récollets, lieu construit et achevé par les Cordeliers en 1310. Depuis 2002, les Archives municipales y sont installées. Lorsque le fonds Jean Morette a été donné à la Ville de Metz en 2022, j’ai fait l’inventaire des pièces. À cette occasion, j’ai découvert ce dessin sur lequel il y a en haut à droite la fenêtre de mon bureau. L’émotion fut grande et le clin d’œil plaisant. » Découvrez aussi à la suite quelques vues du Cloître des Récollets à différentes époques.

jardin et une partie du cloître des récollets

JOUR 1 • Diapositives des illuminations dans Metz, 2006,
sélectionnées par Béatrice, agent d’archives et de bibliothèque :

« La période de Noël c’est mon moment préféré de l’année, les gens sont plus joyeux, il y a plus de convivialité,… l’ambiance, les chants, la famille réunie, l’esprit de Noël. Ces diapositives sont datées du 26 décembre 2006, mais vous reconnaitrez peut-être quelques décorations qui sont encore utilisées aujourd’hui. Ce qui me plait dans ces documents, c’est de voir ma ville illuminée, les bâtiments les plus connus encore plus beaux sous les lumières et les couleurs scintillantes : la gare, la porte Serpenoise, notre beau marché de Noël. Et si vous êtes de mon avis, n’oubliez pas d’aller soutenir la Ville de Metz dans le concours du plus beau marché de Noël de l’Europe, le vote est ouvert jusqu’au 7 décembre ! »


Avent 2018 / Jour 24 : couvertures festives du magazine Vivre à Metz

Et pour terminer notre calendrier de l’Avent, marquons le 24 décembre par ces voeux envoyés par la Ville de Metz à ses habitants, avec ces couvertures festives du magazine municipal « Vivre à Metz » dans les années 1970 à 90.

Nous vous souhaitons à tous de joyeuses fêtes !

CE163 : Vivre à Metz – Décembre 1982
CE163 : Vivre à Metz Décembre 1984
CE163 : Vivre à Metz – Décembre 1988
CE163 : Vivre à Metz – Décembre 1983
CE163 : Vivre à Metz – Décembre 1981
CE163 : Vivre à Metz – Décembre 1982
Ce163 : Vivre à Metz – Décembre 1993

Avent 2018 / Jour 23 : Metz sous la neige dans les années 1960

Après la Ville de Metz sous la neige dans les années 1980-90, vue au 2ème jour de décembre, nous vous proposons une balade monochromatique dans les années 1960 : Place Mondon, rue Haute-Seille, rue Leclerc de Hautecloque, Place Mazelle, Avenue Foch, Boulevard Poincarré …

Ces photographies ont été prises par Monsieur André Dicop, citoyen messin né en 1922 et mort en 2012, investi d’une mission de collecte et de transmission du présent dont il était témoin. Il était membre de l’association Renaissance du Vieux Metz qui a combattu pour la sauvegarde du patrimoine architectural de la ville pendant les années 1960/70. Pour s’assurer de leur passage à postérité, il nous a fait don de son vivant de nombreuses photographies, soigneusement annotées : scènes de rues, détails architecturaux, quartiers en démolition, instants de vie messine capturés sur le vif…. Vous pouvez découvrir les 751 documents iconographiques du fonds privé Dicop à travers nos archives en ligne : https://archives.metz.fr/4DCGI/WEB_listeDFDepauteur6426/ILUMP15988

 

2Fi785 – Metz, rue des Roches Photogr. en noir et blanc, 1965 : dernière partie de la rue, vers le Pont des Roches.
2Fi465 – Metz, rue du Pont Saint Georges Photogr. en noir et blanc, 1969. On distingue des vieilles maisons à étages et l’ancien quartier du Pontiffroy avant sa démolition.
2Fi608 – Metz, rue du Change Photogr. en noir et blanc, fév. 1960. Vue sur quelques façades de la rue : maisons condamnées qui vont laisser place à la brasserie du Change.
Metz Rue du Grand-Cerf – A partir du foyer du soldat qui s’appelle depuis 1983 foyer du 3ième age – magasin : dragées Forfer – machine à coudre « Elna » – dépot de meubles Gersterhaber – jouets « Au bonheur des Enfants – épicerie fine Houbin
2Fi405 – Metz, vue de l’avenue Foch (1965)
2Fi49 – Metz, boulevard Poincaré enneigé Photogr. en noir et blanc, hiver 1960. Vers le pont de fer, au dessus du vieux canal
2Fi383 – Metz, la place Mondon sous la neige (1965)
2FI 398 – Metz, début de la rue Haute-Seille à partir de la place des Paraiges Photogr. en noir et blanc. Février 1964.
2Fi400 – Metz, vue de la rue Leclerc de Hautecloque en venant de la rue Wilson A gauche, vue sur l’ancienne gare.
2Fi401 Metz, en sortant de la rue d’Asfeld vers la place Mazelle Photogr. en noir et blanc. 1965 Paysage enneigé.

Avent 2018 / Jour 22 : Rapport de police, accident de cheval 1866

Autres temps, autres accidents dans les rues de la Ville de Metz. Dans ce rapport de police, dans la nuit du 22 au 23 décembre 1866, « 1h de reportée, M. de Tinsot, capitaine au 8ème régiment d’artillerie passant sur le quai St Pierre (actuel Quai Félix Maréchal) s’est fracturé la jambe droite en tombant de cheval. Il a été immédiatement transporté à l’hôpital militaire ».
Ce type de document nous apprend aussi les préoccupations d’alors de la police locale. L’agent de police pouvait y reporter des incidents concernant (liste non exhaustive) :
– l’état des tombereaux et attelages
– l’occupation de la voie publique par les carrossiers, charrons, peintres
– l’empilage du bois de chauffage
– le balayage au compte des particuliers
– les mercuriales (listes des prix courants des denrées vendues sur les marchés)
– la conduite des voitures, le claquement des fouets, les lieux de dépôt des passagers, les transit et directions
– les jets d’immondices et matières quelconques, le secouage de tapis
– la bonne tenue des registres des hôtelleries et maisons de logeurs
– les filles publiques et maisons de débauche
– les heures de clôture des spectacles
– les rixes et tumultes (…)
Auriez-vous aimé vivre à cette époque ?

 

Avent 2018 / Jour 21 : carte de la représentation nationale de la chambre des députés, 1928

AMM – 9FI428

Cette carte de 1928 nous fait découvrir la représentation nationale de la Chambre des Députés. Petit zoom sur la Lorraine qui penche franchement vers le bleu démocratique, contrastant avec le rouge socialiste de ses voisins de l’ouest. Une prédominance des Républicains de gauche, des démocrates populaires, de l’Action Démocratique et sociale, de l’Union Républicaine démocratique, troublée par deux fiefs communistes : dans la circonscription de Forbach et l’est de Thionville (tandis que les indépendants de l’ouest sont menés par un certain … Robert Schuman !) et par les gauches radicales au Sud, dans les circonscriptions de St Dié, Epinal, Mirecourt, et Toul.
À noter aussi, les petits détails amusants qui font la différence dans certaines découvertes de documents : les messages des macarons tricolores aux angles, tous signes d’une époque révolue. Appel au service militaire dans les troupes coloniales par le Ministère de la Guerre, appel patriotique à voter et …. appel à fumer le tabac français pour aider à réduire la dette !

 

Avent 2018 / Jour 20 : Le Bureau de Bienfaisance de Metz aux Récollets, XIXème siècle

Saviez-vous quelles fonctions occupaient (entre autre) les bâtiments du cloître des Récollets qui héberge aujourd’hui notre salle de lecture, nos salles de tri et nos bureaux !?
Les Bureaux de Bienfaisance sont des organismes caritatifs à l’origine religieux puis municipaux. Ils deviendront ensuite le Bureau d’aide sociale (B.A.S.), l’ancêtre du Centre communal d’action social (CCAS).
À la Ville de Metz, le Bureau de Bienfaisance est installé à partir de 1805 à l’ancienne maison des Récollets. C’est l’organisme légal de secours aux indigents : distribution de pain, de chauffage, de médicaments et de bouillon aux malades. Il devient également un atelier de charité pour les ouvriers et les enfants. Pour subvenir à tous ces besoins, la générosité publique est mise à contribution pour la quête de Noël.
Puis, conformément à la délibération du Conseil Municipal (1809), le bureau de bienfaisance est autorisé à appeler les soeurs de l’institution voisin de Saint Vincent de Paul pour diriger sous la surveillance de ses administrateurs, les ateliers de l’établissement des Récollets, l’institution des enfants et la distribution du souper économique.

  

 

Avent 2018 / Jour 19 : Arrêtés des Glaces et Neiges, 19ème siècle

L’arrivée de l’hiver et ses frimas, aussi beaux soient-ils à contempler, engendre son lot de désagréments et même d’accidents dans le fonctionnement d’une ville. Aussi, une administration serait bien bien tentée, si elle en avait le pouvoir, d’interdire à la neige de tomber ou la glace de saisir les eaux …. La parade de la Ville de Metz dans notre passé, ce sont ces arrêtés, ordonnances et ordres aux titres percutants, règlementant la responsabilité des citoyens quant au déneigement de leur propriété et au « piquage » des glaces en prévention d’un enlèvement par la municipalité, la défense de patiner ou glisser sur les places publiques,… et le port de grelots et sonnettes aux chevaux !

AMM
Arrêtés des Glaces et Neiges
1I171-176 (b)

4Fi1719 : Patineurs sur la Moselle gelée (1929). Photo Prillot
6Fi714 : La rue Leclerc de Hautecloque enneigée (années 1970)

Avent 2018 / Jour 18 : Lettre d’Henri IV avec un post-scriptum de sa main

Conserver une lettre d’un roi n’a rien d’extraordinaire, nous en possédons des centaines. Mais contrairement aux autres rédigées par des copistes et signées par le roi, cette lettre d’Henri IV a la particularité de contenir un post-scriptum signé de sa main.
Dans cette missive datée du 2 août 1589, Henri IV annonce les circonstances de la mort d’Henri III, qu’il est désormais le roi, et ce qu’il attend et promet à la Ville de Metz :
« Sur quoi nous avons bien voulu écrire la présente pour vous assurer de notre bonne intention à ce que vous soyez d’autant plus confortés à persévérer en la fidélité que vous avez par ce devant gardée à votre roi. Vous assurant que ce faisant vous recevrez de nous tout le meilleur traitement en tout ce qui concernera votre particulier qui nous sera possible. »
Et le post-scriptum personnalisé d’annoncer : « Contenez mon peuple en mon obéissance, je vous assure de ma bonne volonté envers vous. « 
Voici la Cité de Metz prévenue !

AMM
Liasse AA60, pièce 46

Avent 2018 / Jour 17 : Crue de la Moselle, décembre 1947

Fin décembre 1947, des pluies abondantes provoquent d’importantes crues et inondations sur l’est de la France, touchant des populations ayant déjà fortement souffert de la guerre. C’est la crue du siècle : la cote de la Moselle est de 8,90 m. La Ville de Metz n’a pas été épargnée, comme le montre les photos suivantes. Suite à l’inondation, des mesures ont été prises, dont l’établissement de la Commission d’Etude Technique des Inondations et plus tard l’interdiction de pouvoir construire en zone inondable.

2Fi371 : La Moselle est en crue et les ponts sont submergés.
2Fi1140 : Un homme circule en barque devant la Prefecture
2Fi1144 : Photographie en noir et blanc de la crue de la Moselle de décembre 1947-janvier 1948 à Montigny-lès-Metz, rue de Reims.
2Fi1139 : La place de la Comédie et l’Opéra-théâtre sont inondés.
2Fi1141 : Les dégâts à Metz-Nord après le retrait des eaux.

Avent 2018 / Jour 16 : Sentence de police à propos d’un charivari, 1769


Petit aperçu sur les agitations de la vie nocturne de la Ville de Metz au 18ème siècle avec cette sentence de police datée du 16 décembre 1769.
La nuit du 7 au 8 novembre, « plusieurs personnes s’étant assemblées sur la place de la Croix-outre-Moselle pour y faire un tumulte à l’occasion d’un mariage en secondes noces ». Certains jeunes gens de cette joyeuse compagnie utilisèrent des « bouts de cheneau qu’ils avaient décrocheté d’une maison appartenant aux Dames Sainte Claire, ainsi que la boëte qui la fermoit (…) avec laquelle ils avoient fait un bruit qui avoit mis tout le quartier en allarme & troublé le repos public ». Les contravenants, confrontés, admirent avoir « tosciné avec ladite cheneau & l’avoient ensuite jettée dans la rivière. Et après que ledit Commissaire auroit fait observer aux pères que la conduite de leurs fils étoit très irrégulière & contraire à nos Ordonnances (…) », ils furent condammnés chacun à « 30 sols d’amende, avec défense de récidiver, sous plus grand peine » !

AMM – II 118 – Affiches de règlementation de police > charivaris (1752-1787)
La place de la Croix-outre-Moselle servait de carrefour aux rues Vincentrue, du Pontiffroy et au Pont Saint Georges.

Avent 2018 / Jour 15 : Vente de charité pour la Lorraine libérée

En décembre 1918, partout en France nous fêtions la fin de la Première Guerre Mondiale, mais il fallut également penser à la reconstruction, en particulier celles des régions les plus impactées par le conflit. De nombreux événements s’organisèrent tels que cette Vente de charité pour la Lorraine libérée, du 12 au 15 décembre 1918, au 98 rue de la Victoire dans le 9ème arrondissement parisien. Au programme : Thé-Concert et matinée artistique animées par des chansonniers et artistes des grands théâtres de Paris.
L’auteur de cette illustration de soldats français en liesse est Louis-Ferdinand Malespina (1874-1940), peintre et sculpteur né à Saint-Nicolas-de-Port. Élève de Fernand Cormon aux Beaux-Arts de Paris, il exposait régulièrement au Salon des artistes français, et privilégiait la peinture animalière, les courses de chevaux. Cette affiche fut la seule qu’il dessina sur le sujet de la guerre … peut-on imaginer, par solidarité pour sa région d’origine ?

42Fi26 – Affiche bilingue d’une vente de charité pour la Lorraine libérée


2Fi648 – Photographie de la démolition de la statue de Guillaume Ier, située sur l’Esplanade de la Ville de Metz

 

Avent 2018 / Jour 14 : Almanach des Locataires

Petit guide offert par la Fédération des Locataires de Moselle, cet Almanach de 1958 regorge de conseils, allant de l’entretien de l’appartement à la bonne vie en commun en passant par les droits des locataires. Il est également rempli de jeux, pour tester si l’on a bien retenu les conseils donnés, de blagues sur les propriétaires, et de publicités aux slogans percutants comme on savait si bien les faire dans ces années.

Avent 2018 / Jour 13 : Acte de naissance de Marie-Anne de Bovet

Le 12 décembre 1855 naissait dans notre Ville de Metz Marie-Anne de Bovet, femme de lettres, féministe et patriote.
Son acte de naissance nous apprend : « Si an mil huit cent cinquante cinq, le treize décembre à dix heures du matin, par devant nous Antoine Rémond, adjoint, par suite de délégation du Maire, remplissant les fonctions d’officier de l’état civil de la ville de Metz ; a comparu Etienne Pierre Mahu âgé de cinquante sept ans, chirurgien et Chevalier de la légion d’honneur, domicilié à Metz, place de la Comédie ; lequel nous a déclaré que Françoise Louise Anne Audebert, âgée de vingt sept ans, née en cette ville, sans profession domiciliée à Arnaville, logée à Metz rue d’Asfeld, épouse de François Antoine Gabriel Bovet, âgé de vingt neuf ans, né à Crest (Drôme), Capitaine au premier régiment du génie présentement à l’armée d’Orient, domicilié à Arnaville, est accouchée hier à cinq heures du matin, dans son logement, en la présence du dit déclarant, d’un enfant de sexe féminin qu’il nous a présenté et auquel il a donné les prénoms d’Anne Marie : lesquelles déclaration et présentation ont été faites en présence de Etienne Dominique Stef, âgé de cinquante huit ans, employé à la mairie de cette ville et domicilié rue Serpenoise, et de René Vautrin, âgé de quarante trois ans, employé de la susdite mairie, domicilié à Metz rue de la Haye. De quoi nous avons aussitôt rédigé le présent acte et après que nous leur en avons donné lecture, les comparant et témoins l’ont signé avec nous.« 

Avent 2018 / Jour 12 : Avis sur le retour de Sa Majesté le Roi de Saxe

Par sa position au cœur du territoire des trois frontières, la Ville de Metz se trouve à un point stratégique de passage et a connu au fil du temps de nombreuses visites de personnalités, chefs d’état, hommes politiques et autres éminences. Voici un aperçu d’avis à la population annonçant le protocole prévu pour la visite de Sa Majesté le Roi de Saxe Frédéric-Auguste Ier, le 12 décembre 1809. Au programme pour cet invité d’honneur : accueil par le Corps Municipal et Mr le Maire, le baron Nicolas Damas Marchant, volée de cloche de la mutte et illuminations des rues.

AMM 3k/b4 affiche d’avis à la population

Avent 2018 / Jour 11 : Illuminations dans les rues messines

Petite remontée dans le temps avec ces photos d’illuminations passées, qui égayent nos rues et nous rappellent que Noël arrive.

2Fi1645 – Illuminations de Noël dans la rue Serpenoise

2Fi1636 – Marché de Noël, place Saint-Louis

Avent 2018 / Jour 9 : Quatre Noëls en patois saunois

En ce mois de décembre, rien de mieux pour fêter Noël que des chants de Noël ! Quand ils sont de nos régions et qu’ils nous font redécouvrir nos langues, c’est encore mieux.
Vous pouvez chanter ces Noëls en patois saunois, qui se parlait du sud au sud-est de la Nied française jusqu’aux Vosges, ou en français si cela vous effraie trop. Pour les plus mélomanes d’entre vous, il y a même une partition !

AMM CBBr8Z2 – Brochure « Quatre Noëls en patois saunois » traduits et commentés par Léon Zéliqzon (1858-1944), philologue, professeur au lycée de garçons de la Ville de Metz (aujourd’hui Lycée Fabert), membre de la Société d’histoire et d’archéologie de la Lorraine dès 1888, éminent spécialiste du patois lorrain roman.

 

Avent 2018 / Jour 10 : Comptes de la Bulette, XIVème siècle

Les comptes de la Bulette figurent parmi les plus anciens documents administratifs conservés aux Archives municipales de la Ville de Metz. Ce sont les registres de l’impôt de la Bulette, qui était le droit perçu sur les actes concernant les mutations, la jouissance ou l’engagement de la propriété immobilière. Il tirait le nom de Bulette d’une petite bulle ou sceau que l’on apposait à une bande de parchemin rattaché aux contrats. L’administration était installée dans l’hôtel de la Bulette, place Sainte-Croix.

CC634 – Comptes de la Bulette 1379 – 1389

2FI1068 – Hôtel de la Bulette, devenu Hôpital-Maternité Sainte-Croix, aujourd’hui résidence. Photographie début du XXè siècle

Avent 2018 / Jour 8 : Transformation du Corps de Garde, 1930

Dans les années 1930, l’ancien Corps de Garde fut transformé pour accueillir la Caisse d’Épargne. Conçu par Jacques-François Blondel, construit entre 1761 et 1771, le corps de garde abritait les soldats chargés de surveiller la place de l’hôtel de ville et du Parlement. Au XXe siècle, après sa réaffectation en caisse d’épargne, il accueillit un temps l’hôtel du district et abrite aujourd’hui l’office du tourisme de la Ville de Metz.
Cette série de documents de 1930 présente des plans très finement dessinés, associés à de beaux dessins de mise en situation plus proche de l’œuvre artistique que du schéma technique auquel on s’attendrait.
9Fi132,9Fi308, 9Fi332, 9Fi333 – Transformation du Corps de Garde – Caisse d’Épargne (années 1930). Plans papier détaillant avec précision les transformations apportées, y compris des croquis de la grille du péristyle, des grilles des soupiraux ou encore de la façade.

Avent 2018 / Jour 7 : Almanach des Trois-Évêchés, 1788

Faisant office de calendrier, de Who’s Who, d’annuaire et même de guide des institutions locales, l’Almanach des Trois-Évêchés est le parfait petit livre à glisser dans votre poche si vous décidez de vous balader dans la région messine en 1788.

Nous ne résistons pas à vous citer un propos introductif qui fera sourire les auteurs et éditeurs d’annuaires, guides et autres parutions collectives :
« Peut-être nous reprochera-t’on de n’avoir pas marqué tous les changements qui sont arrivés dans quelques Villes ou dans quelques classes de Citoyens pendant le cours de l’année, nous répliquerons à cela que la faute n’en est pas à nous, mais aux personnes qui ne répondent pas à la prière que nous leur faisons de nous instruire de tout ce qui est à noter. »

AMM
CB2/1788 – Almanach des Trois-Evêchés pour l’année bissextile mil sept cent quatre-vingt-huit

Avent 2018 / Jour 6 : Fêtes de la Saint-Nicolas à l’Hôtel de Ville

Aujourd’hui nous fêtons la Saint-Nicolas, fête originaire de notre belle région. Depuis longtemps se perpétue la tradition du cortège de Saint-Nicolas sillonnant la Ville de Metz. De nos jours, manèges, défilé, spectacles accompagnent le village de Saint-Nicolas où de nombreuses associations caritatives participent tous les ans pour apporter de la joie aux enfants de la ville. C’est ainsi que perdure l’esprit de la fête de charité d’antan.

43Fi202 – Photographie noir et blanc du St Nicolas à l’hôtel de ville dans les années 1970.
3K/d154 – Fête annuelle de la Saint Nicolas dans les salons de l’Hôtel de ville 1933-1938

Avent 2018 / Jour 5 : récital Jacques Thibaud

Il y a 82 ans, le célèbre violoniste Jacques Thibaud, fondateur du concours international de musique Long-Thibaud et qui a donné son nom au conservatoire de Bordeaux, a donné un récital à Metz. Le concert était attendu avec beaucoup d’excitation et le bilan fut quelque peu mitigé dans la presse.

« La soirée Thibaud à Metz ne donna peut-être pas, à cet événement artistique, toute la valeur qu’on en attendait. On avait l’impression que le maître n’était pas en possession de tous ses moyens. » Le Républicain Lorrain, 06/12/1926

« Pour le génial artiste, la difficulté d’exécution semble ne pas exister : il est au-dessus de cela, l’esprit seul de l’œuvre compte ; et cet esprit, il le traduit avec son art lumineux, délicat, finement expressif, d’un goût si pur, son art si profondément français. » Le Messin, 06/12/1926

2R/d90 – Sciences, Lettres et Arts (1919-1939) Récitals Jacques Thibaud

Avent 2018 / Jour 4 : Sentence des Treize

Mentionné pour la première fois en 1207, le comité de jurés appelé les Treize, mis en place par la bourgeoisie, avait pour charge la justice criminelle de la Ville de Metz. Au fil des ans, leur rôle se développe et il constitue, avec le maître-échevin, la plus haute autorité de la cité.
Nous conservons les recueils de leurs jugements, nous permettant de découvrir la justice de l’époque, les peines, les motivations des juges et les actes considérés comme criminels. Les Treize seront remplacés en 1641 avec la création du tribunal de bailliage de Metz.

AMM
FF142 – Juridictions Municipales 1618 : Jugements des Treize 7.08.1618 – 19.12.1618

Avent 2018 / Jour 3 : Livre de comptes de Metz 1839-1851

Véritable mine d’or, les livres de comptes de la Ville de Metz renferment des informations précieuses pour les historiens. On y trouve le prix de l’époque pour des produits de tous les jours, des travaux, des bâtiments mais aussi le montant des salaires et des indemnités versés par la ville, des amendes et même des aides sociales.
Dans ce registre du milieu du XIXè siècle aux extraits photographiés, les postes budgétaires nous racontent la vie de Metz en filigrane : le coût de l’éclairage à l’huile et au gaz, et des fêtes publiques, l’entretien des horloges et des cloches des tours de la Mutte, le remplacement d’une roue d’un moulin de quartier, mais aussi le salaire de l’unique bibliothécaire de la ville, du jardinier du Jardin Botanique, le renouvellement des habillements des tambours de la garde nationale, ou encore les dons du maire aux miséreux.

AMM
1L/b358 – Comptes administratifs de 1839 à 1851

 

Avent 2018 / Jour 2 : Metz sous la neige

Noël approche et l’hiver aussi ! Nous avons tous de beaux souvenirs de Metz sous la neige et nous espérons en faire de nouveaux cette année. Nous les archiverons avec soin, pour nous en rappeler et en faire profiter les générations futures.

2Fi1655 – Photos des années 80-90, Metz sous la neige, de la luge au Plan d’Eau

Avent 2018 / Jour 1 : Évolution de la ville de Metz à travers les siècles

La ville de Metz, grande cité vieille de 3000 ans, commença son histoire sur la colline Sainte-Croix et ses alentours. Elle s’étendit peu à peu au Moyen Âge, puis à l’époque moderne. Ce n’est qu’au début du siècle dernier qu’elle incorpora les communes avoisinantes (Devant les Ponts et Queuleu en 1908, le Sablon en 1914), créant les grands quartiers que nous connaissons aujourd’hui.

9Fi1897, 9Fi1898 – Plans colorisés de l’historique de la Ville de Metz et de ses quartiers.
9Fi1897, 9Fi1898 – Plans colorisés de l’historique de la Ville de Metz et de ses quartiers.